Guides pro de l’entreprise - Prévention, accident du travail et document unique - 1re - 155

LES ACCIDENTS DU TRAVAIL D'ORDRE MENTAL
charge » exercent des effets indésirables quand elles
s'accroissent, d'où une flèche ascendante.
Figure 41 - Les 4 facteurs de RPS
Situation la plus
défavorable : fortes
contraintes de charge,
associées
à de faibles niveaux
de reconnaissance,
d'autonomie
et de soutien social
Autonomie
Contraintes
de charge
Soutien social
Reconnaissance
Atteintes à la santé
Il suffit que l'un des quatre facteurs soit présent pour que
la santé soit menacée. Ils peuvent se cumuler : la situation
la plus défavorable associe de fortes contraintes de
charge à de faibles niveaux de reconnaissance, d'autonomie
et de soutien social.
Les exigences émotionnelles du travail, reconnues
comme facteur de RPS dans certaines grilles d'analyse,
sont principalement traitées dans la Section 5 du
présent chapitre.
§2* Risques psychosociaux et posture
du préventeur
A. Priorité à la prévention primaire et repères
de conduite
493. La prévention primaire est prioritaire, ce qui
vaut pour les RPS comme pour tout autre risque : mieux
vaut éliminer, ou réduire, les causes de dégradation de
la santé mentale plutôt que d'apprendre aux salariés à
les gérer au mieux (prévention secondaire), ou de faire
appel à une cellule d'aide psychologique (prévention tertiaire).
Le Chapitre 7 (v. infra, n° 695 et s.) donnera des
exemples concrets d'actions de prévention.
494. Le mal-être d'un salarié n'est pas toujours
perceptible :
* le préventeur doit repérer et interpréter les signaux
faibles, tels qu'absences répétées, modifications
comportementales ou encore tendance à s'isoler ;
* premier repère : mettre la médecine du travail dans
la boucle, avec l'accord du salarié. S'il est réticent, il
faut au moins le convaincre de consulter son médecin
traitant : les spécialistes de la santé sont irremplaçables
;
* deuxième repère : ne pas rester seul face à la victime
et obtenir son consentement pour qu'une autre
personne soit présente. En effet, on réfléchit mieux à
trois qu'à deux et il vaut mieux éviter des conseils ou
décisions en solitaire ;
* troisième repère : donner une perspective à la victime,
pour qu'elle sorte du sentiment d'impasse. L'objectif
est de la faire passer à un « statut d'acteur »,
en lui redonnant confiance dans sa capacité d'agir.
Le salarié doit nécessairement s'impliquer s'il veut
mettre fin à son problème. L'enjeu est donc de l'aider
à le faire.
B. L'accompagnement par le représentant
du personnel
495. Sortir de son silence et s'engager pour faire
valoir ses droits au respect est une épreuve épuisante
pour la personne en souffrance, car elle est généralement
atteinte psychologiquement et physiquement. Elle
a donc besoin d'un soutien de proximité.
S'adresser à un représentant du personnel est naturel :
* il est tenu à la confidentialité, bénéficie d'une expérience
et connaît la réglementation ;
* il dispose d'un crédit d'heures et a le statut de salarié
protégé, ce qui garantit son indépendance ;
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Connaître
les 4 facteurs
de RPS
permet d'agir
sur eux
à des fins
de prévention
* les erreurs et négligences, de la part d'un salarié habituellement
irréprochable, doivent également alerter :
elles sont un signe de mal-être.
Sauf s'il est formé pour accueillir des situations de
détresse, le préventeur est démuni lorsqu'un salarié en
souffrance le sollicite directement. Trois repères peuvent
l'aider :
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