140 Expérimenter l’articulation juridique/politique C’est qu’en effet, les nouvelles formes de mobilisation sociale mettent en cause certaines modalités d’action du politique, certaines formes d’usage de la règle mais pas du tout la légitimité même de l’intervention publique. Non seulement elles préservent l’héritage des droits sociaux, hérités de la période antérieure mais elles prétendent étendre le champ d’action de la règle à des domaines comme l’environnement, les biotechnologies, etc. Ces courants viennent en contradiction avec des référentiels néo-libéraux qui prétendent résoudre l’ensemble de ces nouveaux problèmes par l’introduction du marché, ou par des procédures de management public qui en miment le fonctionnement. Certes, le tout marché, la déréglementation généralisée ne sont plus prônés comme une panacée par les Institutions Financières Internationales. Mais les oppositions et les contradictions sur l’ampleur et les formes de la réglementation souhaitable dessinent les lignes de forts clivages et conflits. Les controverses entre l’Union Européenne et les États-Unis sur l’environnement ou l’usage des biotechnologies en sont un exemple. Les débats internes à l’Union Européenne sur l’ampleur souhaitable des régulations sociales et des services d’intérêts généraux en sont un autre. La configuration de l’État régulateur devient ainsi un enjeu central du débat politique.