Dictionnaire de la Globalisation - 156

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DIG dements communs (Höffe, 2001, 246). Nulle part ailleurs que sur le thème de la dignité humaine, la différence entre l’être et le devoir-être n’apparaît avec autant d’évidence. Les violations des droits de l’homme, en effet, représentent une constante dans les pays où la paix et la démocratie ne sont pas encore pleinement une réalité. L’exploitation du travail des enfants et de l’être humain en général, la torture, la prédominance des pouvoirs de l’État sont quelques-uns des exemples de ce que la reconnaissance de la dignité humaine n’est que formelle, et non pas réelle, dans un grand nombre de pays ; et que, dans ce monde globalisé, le grand problème n’est pas tant de créer ou reconnaître l’existence des droits de l’homme, que de les protéger de manière adéquate (Bobbio, 1997). RNA– PWR – RMFS/MCDC
Corrélats : Biodroit ; Constitution ; Droit Civil ; Droits de l’Homme ; Esclavage moderne ; Famille ; Femme (Violence contre la –) ; Intimité ; Multiculturalisme ; Privé/Public. Bibliographie : Bertrand Binoche, Critiques des Droits de L’Homme, Paris, PUF, 1989 ; Norberto Bobbio, L’età dei diritti, Torini, Einaudi, 1997 ; Jean-Michel Breuvart, “Le concept philosophique de dignité humaine”, Revue d’Éhique et de Théologie Morale, n° 191, 1994 ; Y. Chartier, La réparation du préjudice dans la responsabilité civile, Paris, 1983 ; N. Dejean de la Batie, Appréciation in abstracto et appréciation in concreto en droit civil français, Paris, 1965 ; Ronald Dworkin, Prendre les droits au sérieux, Paris, PUF, 1995 ; Eduardo García Enterría, Reflexiones sobre la ley y los principios generales del derecho, Madrid, Civital, 1986 ; M. FabreMagnan, “Avortement et responsabilité médicale”, dans Revue Trimestrielle de Droit civil, 2001, p. 302 sq. ; Eusébio Fernandez, Teoria de la Justicia y Derechos Humanos, Madrid, Debate, 1991 ; Eros Roberto Grau, A ordem econômica na Constituição de 1988, São Paulo, Malheiros, 2003 ; Jürgen Habermas, Droit et démocratie. Entre faits et normes, traduit de l’allemand par Rainer Rochlitz et Christian Bouchindhomme, Paris, Gallimard, 1997 ; Otfried Höffe, “Il principio dignità umana”, dans Iride, XIV/33, 2001, p. 243-250 ; Benoît Jorion, “La Dignité de la Personne Humaine ou la Difficile Insertion d’une Règle Morale dans le Droit Positif”, dans Revue du Droit Public,1999/1, p. 197-233 ; Celso Lafer, A Reconstrução dos Direitos Humanos, São Paulo, Companhia das Le-

technique de contrôle de l’autonomie privée, alors que se pose la question de savoir si la dignité doit être perçue comme une limite ou comme une garantie de l’autonomie des sujets. Ainsi, la relation entre autonomie et dignité représente, actuellement, le grand questionnement qui met au défi doctrine et jurisprudence. Le concept actuel de dignité s’est développé dans la mesure où non seulement il englobe un devoir négatif d’abstention, mais encore prévoit un devoir positif d’action (la dignité doit être respectée et contrôlée). De cette manière, on doit concrétiser les conditions permettant que la dignité humaine puisse être respectée de fait et, en même temps, qu’elle ne puisse être violée par les pouvoirs publics, ni par les particuliers. Car la dignité ne peut être perçue seulement comme un élément de spécification d’autres droits : elle est le principe fondateur de tout État démocratique, de tout État de droit, permettant de légitimer, au cas où elle serait violée, des prétentions réparatrices. Par conséquent, les situations juridiques subjectives non patrimoniales méritent une protection spéciale, que ce soit par prévention, ou par plus ample réparation du préjudice causé. Toutefois, le caractère très ouvert des dispositions générales sur la protection de la personne suppose une individualisation rigoureuse des critères dans la sélection des intérêts qui méritent une telle protection, si l’on veut empêcher la prolifération de dommages à réparer et assurer l’effectivité de la protection prévue. Dans l’optique de la valorisation de la personne humaine, donc, s’impose, surtout dans une société globalisée, la nécessité de garantir que l’on porte une attention spéciale à la personne vulnérable. Il s’agit d’un véritable devoir de protection qui suppose que l’on se pose la question de savoir si le respect de la dignité humaine constitue une limite aussi pour le destinataire de cette garantie, et sur quelle légitimité la faire reposer. De fait, à l’ère de la globalisation, la dignité humaine doit être perçue et comprise d’un point de vue interculturel ; il faut éviter qu’une culture puisse s’imposer sur les autres, alors que, au contraire, il faut leur trouver des fon-
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