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LA MODERNITÉ AVANCÉE

ternationale orientées de manière réflexive. Les ‘relations internationales’ sont contemporaines des origines de l’État-nation. 6. Comparés aux États traditionnels, les États-nations sont, dans leur grande majorité, pacifiés à l’intérieur. Ainsi le monopole des moyens de la violence devient-il une source indirecte par laquelle ceux qui dominent soutiennent leur gouvernement. Sur cet aspect, les gouvernements militaires des États modernes sont très différents des modes traditionnels de domination. Cela est un élément important dans la comparaison avec les sociétés militaires et capitalistes industrielles telles qu’elles ont été vues par la théorie sociale du XIXe siècle. 7. L’expansion du capitalisme est d’une importance fondamentale pour la consolidation d’un nouveau système mondial à partir du XVIe siècle. Le capitalisme et l’industrialisme ont eu une influence dans l’émergence des États-nations, mais le système qui caractérise ce type d’État ne peut pas être réduit à leur existence. Le monde moderne s’est configuré à l’intersection du capitalisme, de l’industrialisme et du système de l’État-nation. 8. L’industrialisation de la guerre est un processus clé qui a suivi l’émergence de l’État-nation et défini sa configuration. Cela a conduit à la création d’un ordre militaire mondial qui, substantiellement, outrepasse les divisions entre ‘premier’, ‘deuxième’ et ‘troisième’ monde. 9. Le développement, au XXe siècle, d’une progression abondante de connexions globales étendues vers les frontières des États, ne doit pas être considéré comme une diminution intrinsèque de leur souveraineté. Au contraire, dans les temps actuels, cela est la condition principale de l’extension mondiale du système d’État-nation. 10. Il y a quatre ‘pôles institutionnels’ associés à la modernité : la surveillance verticale, l’entreprise capitaliste, la production industrielle et le contrôle centralisé des moyens de violence. Aucun d’eux n’est réductible à un autre. L’approche giddensienne de l’État suggère quatre remarques : sur les rapports entre pouvoir économique et politique, sur les similitudes qu’elle entretient avec les théories autopoïétiques ainsi qu’avec les questions liées à la surveillance, et sur les problématiques de la violence et de la guerre. S’agissant de l’économie et du pouvoir politique, Giddens affirme que le fait que l’État, dans une société capitaliste, soit un ‘État dans une société de classe’ ne signifie pas que la classe dominante économiquement en soit exclue (« does not rule ») : l’État, dit-il, dépend des activités des entrepreneurs capitalistes, et doit opérer dans des contextes de multiples impératifs capitalistes. Toutefois, si l’État soutient le processus d’accumulation et agit pour promouvoir l’appropriation privée des ressources, il n’est pas un simple protecteur des relations économiques capitalistes. Historiquement, l’État est perçu comme une ‘force’ susceptible de façonner la nature des intérêts et des politiques publiques. On doit reconnaître alors le pouvoir sui generis de l’État-nation moderne, qui

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DROIT ET SOCIÉTÉ, VOL. 55, 2011

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