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NOUVELLES POLITIQUES DU CLIMAT

politiques publiques de savoir quel chemin emprunter, un débat important dans la mesure où toute évaluation de risque est contextuelle et dépend des valeurs qui donnent forme aux menaces considérées comme les plus saillantes. Cela vaut pour toutes les sortes de risques et concerne toutes les politiques publiques. L’affirmation est importante dans le cadre de l’argumentaire de ce livre : Giddens pose comme principe, également, que la manière dont les gens évaluent et répondent aux risques en général est un élément clé de la politique du réchauffement planétaire. Dans le tour qu’il fait des principes fondamentaux en matière de changement climatique, Giddens cite, évidemment, le développement durable 18. La ‘sustainability’ a maintenant une longue histoire 19. Ce principe remonte à la Conférence de Stockholm de 1972 et à la publication de Limits to Growth par le Club de Rome ; puis, ce fut la mise en place d’une Commission mondiale de l’environnement et du développement (ONU, 1983) avec, en 1987, le Rapport Brundtland, Notre Avenir commun, qui établissait clairement le lien entre protection de la biosphère et développement durable de l’humanité. La même année, était signé le Protocole de Montréal sur la protection de la couche d’ozone stratosphérique (entré en vigueur le 1er janvier 1989). Puis, en juin 1992, avait lieu, à Rio de Janeiro, la Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement (CNUED). La Déclaration de Rio prit le nom de Charte de la Terre, énonçant 27 principes sur la bonne gestion des ressources de la Terre, appuyés sur le concept de développement durable. S’agissant de l’Union européenne, le Traité d’Amsterdam a intégré le développement durable dans les buts de l’Europe, et une ‘Stratégie de Développement Durable’ a été établie en 2001 20. Bien que des auteurs aient défini positivement la ‘durabilité’ à partir d’un lien d’interdépendance entre la promotion du bien-être, la satisfaction des besoins de base, la protection de l’environnement, la prise en considération du destin des générations futures, l’établissement de l’équité entre riches et pauvres, et la participation à large échelle de la prise de décision en la matière 21, Giddens voit surtout, dans ‘sustainable development’, un slogan et déclare devoir s’y référer peu 22. Par contre, il prendra en considération les deux compo18. En résumé : 1°) un développement qui réponde aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs ; 2°) le processus de développement ne doit pas produire les causes de sa propre fin. 19. Ibid., p. 61-65. 20. Sans oublier le Cycle de l’Uruguay (1986-1993), avec son Acte final (Marrakech 15 avril 1994) : l’OMC remplace le GATT dont elle reprend les objectifs avec un champ d’action plus large. Elle fait siens tant le but de développement durable que l’acceptation des conséquences en matière de préservation de l’environnement. Elle devient, dans le même temps, gestionnaire d’une gamme étendue de règles et de disciplines se rapportant à tous les aspects du commerce international, y compris, depuis les accords de 1993, en matière de services (GATS) et de propriété intellectuelle (TRIPS). Elle est également appelée à coopérer avec les institutions de Bretton Woods en vue d’une plus grande cohérence dans l’élaboration des politiques économiques à l’échelle mondiale. 21. W. LAFFERTY et J. MEADOWCROFT, Implementing Sustainable Development, Oxford, Oxford Univ. Press, 2000. Cf. Giddens, The Politics of Climate Change, op. cit., p. 62. 22. GIDDENS, op. cit., p. 63.

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DROIT ET SOCIÉTÉ, VOL. 55, 2011

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