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NOUVELLES POLITIQUES DU CLIMAT

quotidiennes des gens et le futur chaos climatique qui demeure quelque chose d’abstrait. On parle de guerre, mais c’est sans ennemi visible. Sans compter que les publicités, relayées par les médias, s’emparent volontiers des arguments contraires soulevés par quelques scientifiques. Dans ce contexte, il est difficile de faire face aux menaces, et cela risque bientôt d’être trop tard. Il n’en reste pas moins qu’une partie de la population, plus motivée, se regroupe dans ces mouvements sociaux, associations, formant une portion non négligeable de la société civile qui, elle, est très consciente des risques, dangers, enjeux et possibilités d’action. À preuve, l’impact de plus en plus important des ‘Verts’. Giddens entreprend alors une analyse de ce mouvement. En fait, note-t-il, il n’y a pas ‘un’ mouvement vert, mais des positions, perspectives et propositions de recettes pour l’action 64. La pensée verte, comme le socialisme, selon Giddens, est une création de la révolution industrielle : « Le ‘vert’, la campagne délicieuse, disparaît derrière les usines, les cités en pleine croissance, les montagnes de déchets ». Remontant les siècles, il rappelle que des livres, des clubs apparaissent dès le milieu des années 1830. Mieux : qui se souvient que les écolos nazis obtinrent, en 1935, une loi de protection de la nature dans le Reich ? Une origine qui a failli discréditer le mouvement vert réapparu en Allemagne dans les années 1970. On est même allé jusqu’à parler d’un ‘écofascisme’ pour désigner les actions violentes illégales opérées par les Verts. Aujourd’hui, devenir ‘Vert’, c’est déclarer publiquement que l’on tient à s’efforcer de limiter le changement climatique. Certes. Mais les choses ne sont pas aussi simples. L’origine plus récente du mouvement contemporain se situe, en effet, dans les sentiments d’hostilité que l’industrialisation a fait naître chez certains conservateurs, notamment dans l’Allemagne des années 1970 et 1980. Les Verts s’y définissaient comme un mouvement d’opposition à la politique orthodoxe. Ici, déjà, la relation entre les Verts et la question du réchauffement planétaire est problématique, selon Giddens. Le réchauffement global, en effet, note-t-il, n’est pas simplement une extension des formes traditionnelles de pollution industrielle ; la différence est qualitative 65. D’ailleurs, quel est, au juste, l’impact réel du mouvement des Verts sur la pensée environnementale ? Le titre du chapitre 3 ne laisse pas augurer d’une réelle adhésion de Giddens aux thèses des Verts : « Les Verts et après » 66. Les Verts, d’ailleurs, ne sont pas, remarque-t-il, les seuls à revendiquer le thème du changement climatique ; il y a aussi les économistes environnementaux, qui, eux, parlent de foutaises, d’une sorte de croyance quasi-religieuse et futile
est au centre d’une série d’influences qui tendent à paralyser ou inhiber l’action : l’usage généralisé de ces véhicules même là où l’on n’en a pas absolument besoin ; le désir fréquent des femmes de les conduire pour « combler leur sentiment de sécurité » (The Politics of Climate Change, op. cit., p. 3). C’est par là, déjà, que commençait son texte « El cambio climático y la ‘paradoja de Giddens’ », op. cit., traduction d’un texte bien antérieur à sa date de publication en langue espagnole. 64. The Politics of Climate Change, op. cit., p. 50-57. Sur la distinction entre ‘risque’ et ‘danger’, cf. supra, ch. 3. 65. Ibid., p. 55 : Londres est traditionnellement dans le brouillard : mais est-ce naturel, ou un effet de la pollution ? Les scientifiques travaillent là-dessus. 66. Ibid., p. 49 et s.

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DROIT ET SOCIÉTÉ, VOL. 55, 2011

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