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NOUVELLES POLITIQUES DU CLIMAT

bal 103. Un traité pourrait-il être, comme on a pu le suggérer en parlant d’un « New Global Deal on Climate Change » 104, signé pour l’après-2012, avec un quota global et un système de marché qui fonctionnerait en 2020 dans tous les pays industrialisés et dans les plus avancés des pays en voie de développement. Sans des ajustements de politiques publiques, dit Giddens, les émissions grimperaient de 70 % d’ici 2030. Et c’est – encore un leitmotiv chez Giddens 105 – l’innovation technologique en matière de réduction des émissions de gaz, qu’il faut stimuler si l’on veut arriver à des résultats. Curieusement, note Giddens, il n’y a pas, dans la discussion entreprise avec l’auteur qui suggérait ce New Global Deal, de référence à la politique, pas d’analyse du pouvoir, des tensions dans les relations internationales. Un peu comme si le global deal allait arriver de lui-même dès que les pays en verraient l’importance, comme si cet auteur ne se rendait pas compte que le ‘marché du carbone’ dépend avant tout d’un appui politique 106. On en revient à l’importance de la politique et des politiques publiques, qui doivent converger avec les nécessités économiques et sociales. Car, s’il faut, certes, obtenir l’aval des citoyens, premiers concernés, c’est aux gouvernements qu’il appartiendra de stimuler l’innovation et de prendre les mesures les plus aptes à faire progresser, chacun sur son territoire, les actions propres à provoquer un recul du changement climatique. Cela suppose, outre le multilatéralisme souhaité au niveau des accords de grande envergure internationale, des formes d’ententes bilatérales entre pays, pour établir des politiques communes et partager les fruits de l’avancement technologique. Au niveau global, si l’on parvient à prendre réellement des mesures pour maîtriser le changement climatique, tous les pays en seront affectés, et les pays les moins favorisés seront ceux qui en souffriront le plus, ce qui devra être pris en considération pour éviter une faillite complète des ententes. Une fois de plus, on voit l’importance de la politique en la matière, avec toute la complexité que cela introduit dans les tentatives de coordination entre les États et leurs gouvernements. La suite – pour reprendre l’historique des rencontres internationales postérieures à la parution du livre de Giddens – prouve que les négociations sont difficiles. Après l’échec de Copenhague en 2009, les nations signataires des négociations sur le changement climatique se sont retrouvées en décembre 2010 dans la station balnéaire mexicaine de Cancún. L’objectif était de parvenir à un accord international pour remplacer le protocole de Kyoto, qui expire en janvier 2013. Cet accord doit permettre de limiter l’augmentation de la température de

103. Ibid., p. 200-201. 104. Nicholas STERN, ‘Key Elements of a Global Deal on Climate Change’, 2008 (sur le site de la London School of Economics, loc. cit. 105. Cf. The Politics of Climate Change, op. cit., dès la p. 11-12, puis p. 69, p. 108, p. 138 etc. 106. Précisément, s’agissant du marché du carbone, on a pu parler de ‘manipulation’ : cf. voir Le Point, n° 1994, du 2 déc. 2010, p. 116 : « Les dessous d’une fraude à 5 milliards d’euros », par Jean-Michel DECUGIS et Christophe LABBÉ.

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DROIT ET SOCIÉTÉ, VOL. 55, 2011

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