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RELIRE GIDDENS. ENTRE SOCIOLOGIE ET POLITIQUE

ne manque pas de surprendre, de la part de quelqu’un qui prône le multilatéralisme – l’organisation de sommets entre ces deux pays : pendant la Guerre froide, il y en avait bien entre les deux ‘grands’ de l’époque, note-t-il ; pourquoi n’y reviendrait-on pas sur une question aussi importante que le changement climatique ? Ce sommet pourrait également traiter du stockage du carbone 117. Faut-il, alors, parler d’une ‘communauté mondiale illusoire’ 118 ? Au moment, note Giddens, où le monde a besoin d’une gouvernance plus effective, on note un affaiblissement des institutions internationales. Un monde multipolaire pourrait offrir un meilleur équilibre pour une coopération, mais pourrait, en contrepartie, produire de sérieuses divisions, avec moins de possibilités pour un arbitrage et leur résolution. Un certain nombre d’auteurs, au tournant du millénaire, parlaient d’un ‘nouvel ordre international’ où les ‘agences internationales’ prendraient le pas sur les nations, et qui ferait place à plus de collaboration, au détriment des souverainetés traditionnelles. Avec la fin de la ‘Guerre froide’, on avait rêvé de la disparition des conflits de nature idéologique, de la libération des modes de communication et du commerce. Le développement de l’Union Européenne apparaissait comme le prélude et la promesse d’une organisation véritablement transnationale. Avec la globalisation, on parle, désormais, d’un ‘retour à la normalité’ 119. Giddens suggère, quant à lui, un ‘Concert des Démocraties’ englobant pays riches et pays en voie de développement, et ayant force d’intervention 120. Il s’appuie sur le fait que le monde est plus interdépendant qu’il ne l’a jamais été, et que l’ONU et les autres agences internationales jouent là un rôle consolidateur, en reliant entre eux les accords internationaux. Les USA peuvent bien avoir la plus grande économie au monde, conclut-il, en agissant seuls, ils ont peu de chances d’influencer le marché – à preuve, les crises financières récentes 121. Et de faire appel à un minimum de sens de la justice sociale pour réduire l’impact que subissent surtout les pays les plus pauvres, du fait de l’importance des émissions générées par les pays industrialisés. Notant que l’extrême pauvreté engendre également, parmi les effets déplorables, un accroissement de la
fet de serre, et avancer une économie à taux bas de carbone. Parmi ses partenaires, on note le GeSi (Global e-Sustainability Initiative), l’IETA (International Emissions Trading Association), le WBSCD (World Business Council on Sustainable Development). Le Climate Group a reçu l’appui de Tony Blair à l’époque où il était Premier Ministre. Eod. loc., p. 224. Il est intéressant de voir que, au début de l’année 2011, on se mettait à parler de l’existence d’un G-2, USA et Chine ! Ibid., p. 207 et s., au cœur du chapitre 9 sur la géopolitique du changement climatique. « Ce ne fut qu’un mirage » (Robert KAGAN, The Return of History and the End of Dreams, London, Atlantic, 2008, p. 3). Giddens note que la Russie doit également être considérée comme jouant un rôle prédominant, dans la mesure où elle a pu profiter, pour un retour à une certaine prééminence géopolitique, de l’élévation antérieure à 2008 des prix du fuel, du gaz et des minerais. Cela explique en grande partie le redéploiement prévu par les USA, dans ses moyens de défense, dès le budget 2009, de l’investissement dans le nucléaire et du déplacement de ses bases, à l’étranger, vers des pays riches en ressources fossiles et minérales (The Politics of Climate Change, op. cit., p. 206-207). The Politics of Climate Change, op. cit., p. 209-210. Ibid., p. 212.

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DROIT ET SOCIÉTÉ, VOL. 55, 2011

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