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LA SOCIOLOGIE, UNE DISCIPLINE SOUS TENSION

tés contemporaines, celui des événements violents de masse, qui présentent des caractéristiques très particulières 122. Par ailleurs, des chercheurs travaillant sur les technologies de l’information et de la communication (TIC), ont mobilisé la théorie de la structuration, estimée utile pour renouveler leur problématique. Désireux d’en finir avec le dualisme entre la structure et l’acteur, représenté dans ce champ par l’impératif technologique et l’impératif organisationnel, ils ont proposé un nouveau cadre théorique, plus adapté à l’analyse du rôle de la technologie dans l’organisation et à l’appréhension du rôle des TIC dans la performance de l’entreprise. Ces chercheurs mettent en avant la relation de ‘dualité structurelle’, où l’acteur et la structure se trouvent dans une relation d’interdépendance réciproque. Si la théorie de la structuration leur a paru encore « complexe et quelque peu hermétique », ils ont souhaité aller plus loin et clarifier, à la lumière de leur recherche, quelques principes fondamentaux de cette théorie 123. Dans le champ organisationnel, aussi, certains ont entamé une réflexion analogue. L’un d’eux, par exemple, a visé à affranchir le chercheur de la difficulté analytique qui se loge derrière l’emploi générique du terme organisation 124. Selon lui, la jonction entre le concept de structure et celui d’action, proposée par Giddens, contribue à régler l’impasse qui résulte d’une vision organisationnelle classique. Il souligne que le concept d’organisation désigne bien deux propriétés essentielles d’un système d’activités : le caractère structuré (forme) et structurant (processus) de l’action. Cette dualité de l’organisé et de l’organisant permet de tenir compte, simultanément, de la dynamique organisationnelle, à travers l’étude des processus d’activité et de l’invariance relative des formes de cette dernière, les structures. Au plan proprement empirique, on a pu, personnellement, réaliser, sur ces bases, à la fin des années 1990, une recherche concernant la structuration du Système Schengen 125. À travers ce travail de terrain, on a voulu tester la puissance analytique de la théorie de la structuration, séduite qu’on était par ses potentialités opérationnelles. On tenait à expérimenter ce système de contrôle, à géographie variable et en progressive constitution, en fonction des niveaux d’analyse suggérés par Giddens, notamment celui de la signification des pratiques des acteurs locaux de contrôle, de leur positionnement dans le système, ainsi que de l’observation et de la compréhension des contextes et des formes
122. Cf. Wanda CAPELLER, v° ‘Violence’, dans Dictionnaire de la Globalisation, Droit, Science politique, Sciences sociales, André-Jean ARNAUD (dir.), Paris, LGDJ-Lextenso, 2010. 123. Cf. Valérie FERNANDEZ et Hanène JOMAA, « Usage des technologies de l’information et performance de l’organisation : repositionnement de la relation à la lumière du paradigme de Giddens », dans Lise VIEIRA et Nathalie PINÈDE-WOJCIECHOWSKI (dir.), Actes du Colloque Enjeux et usages des TIC, aspects sociaux et culturels, Université de Bordeaux III, (22-24 Septembre 2005), Presses Universitaires de Bordeaux, 2005 [sur http://cigref.typepad.fr/recherche/articles/Usage_des_Technologies_de_l_Information_et_performance_des_organisations_ HJA_2005.pdf]. 124. Cf. Med KECHIDI, « La théorie de la structuration : une analyse des formes et des dynamiques organisationnelles », dans Relations industrielles/ Industrial Relations, vol. 60, n° 2, 2005, p. 348-369, sur www.riir.ulaval.ca/ 125. « La constitution du système Schengen… », op. cit.

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