Partie II VERS UNE CONCEPTION ENTIÈREMENT SUBJECTIVE DU MARIAGE À L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE (XIXe-XXIe SIÈCLES) 265. Le lien conjugal s’est vidé de sa dimension religieuse, mariage et sacrement sont deux choses désormais séparées. Seul demeure le « mariage civil ». Cette réalité juridique singulière prend une expression achevée dans le Code civil des Français, lequel consacre définitivement l’autonomie du législateur dans la création du mariage (Chapitre 1). D’un point de vue doctrinal cependant le système est peu satisfaisant. Le mariage, fruit du législateur, ne se conçoit plus vraiment dans un cadre précis de pensée. Une réaction se fait durant tout le XIXe siècle pour tenter d’imposer un système philosophique complet qui puisse être au fondement du droit et du mariage (Chapitre 2). Le système volontariste du Code finit par tomber au XXe siècle. Le législateur a de moins en moins la prétention de créer le lien conjugal, tout son effort se concentre sur la famille (il faut régler le problème démographique). La doctrine va aussi concentrer son effort sur la dimension familiale, au point de n’envisager le mariage que par elle. Dans la première moitié du XXe siècle, le droit civil et le droit canonique se rejoignent sur ce point. En réaction, sous une violente poussée existentialiste, le lien conjugal finit par perdre son lien avec la famille pour ne s’envisager que de manière subjective (Chapitre 3).