34 LES DOCTRINES FINANCIÈRES PUBLIQUES EN FRANCE AU XIXe SIÈCLE politiques : puisque l’activité de l’État consiste essentiellement à encadrer juridiquement l’économie – une activité somme toute technique ne nécessitant pas d’arbitrages politiques fondamentaux, on comprend comment les auteurs parviennent à déployer une vision techniquement exigeante de l’action du personnel politique. 145. On voit se dégager deux aspects majeurs des écrits financiers du xixe siècle que relève leur lecture ; apparemment contradictoires, il existe entre eux deux tout un écheveau de liens qu’il nous faut démêler : entre l’approche politique des finances publiques et l’image technique de la conduite des affaires de l’État, il y a un réseau de significations, en grande partie enchâssées dans leur siècle, qu’il faut mettre en lumière. 146. À travers leurs écrits financiers publics, les auteurs affirment leur adhésion à certaines valeurs politiques et idéologiques tout en revendiquant pour leur production le statut de science. (Chapitre 1). Toutefois, dans le contexte intellectuel de l’époque, on ne peut pas comprendre ce point si l’on ne perçoit pas qu’elles traduisent une conception technicienne de la société (Chapitre 2). À l’heure où elles émergent, il n’est pas rare en effet que les sciences humaines aillent puiser dans les sciences dites « dures » leurs modèles.