Les fonctionnaires sont-ils trop nombreux ? postes en Allemagne de l’Est, privatisation de certains services dans les communes (hôpitaux notamment), fusion des réseaux ferrés des deux Allemagnes, ouverture à la concurrence du marché postal, vente de sociétés de logement social poussant à la rationalisation de la gestion et donc à l’externalisation de certains services... Je ne dis pas qu’il faut purement et simplement dupliquer ces mesures en France : le chapitre précédent a permis de relativiser la portée des politiques d’externalisation par exemple. Mais il y a quand même lieu de s’interroger face à des tendances aussi antinomiques entre les deux grands voisins européens. Enfin, il suffit d’avoir un tant soit peu travaillé au sein des services de recrutement des administrations pour savoir que la politique de recrutement obéit depuis fort longtemps à des logiques purement répétitives. À qui fera-t-on croire que chacun des 1,5 million de fonctionnaires supplémentaires recrutés entre 1980 et 2007 l’a été à l’issue d’une analyse fine du besoin des administrations ? Le nombre de fonctionnaires recrutés par une administration une année donnée est généralement la simple reconduction du niveau de recrutement de l’année précédente... Le grand mérite de la politique de non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite a donc consisté non seulement à inverser une inquiétante inflation mais aussi à rompre avec des décennies de pratiques routinières en matière de recrutement public. 141