Les fonctionnaires sont-ils trop nombreux ? 3. Première condition du succès : la maîtrise des effectifs doit s’adosser à une réforme administrative réelle Une règle transversale ne peut être appliquée avec succès que si elle est appliquée avec intelligence et discernement, c’est-à-dire avec différenciation en fonction des situations. Contrairement aux clichés, c’est bien l’enjeu qui a présidé à la révision générale des politiques publiques (RGPP), officiellement lancée en juillet 2007 : questionner la pertinence de chaque politique publique pour « documenter » les économies possibles en termes d’emplois comme en termes de crédits. Car après tout, si un gouvernement se donnait pour seul objectif d’appliquer arithmétiquement à chaque ministère le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, quelle nécessité aurait-il de l’accompagner d’une réforme des structures ? Il lui serait plus simple de se contenter de faire des coupes sombres dans les autorisations de recrutement. La RGPP a sans nul doute eu bien des insuffisances, nous y reviendrons. Mais aucun observateur un tant soit peu objectif ne peut lui reprocher sa mécanicité : il suffit de reprendre une à une chaque loi de finances initiale entre 2008 et 2012 pour mesurer combien l’application du « un sur deux » a été différenciée selon les périmètres ministériels, certains comme la justice et la recherche ayant même gagné des emplois sur la période. Si l’on pousse d’ailleurs le raisonnement jusqu’au bout, l’actuelle « modernisation de l’action publique » (MAP) procède d’une logique assez 145