Sait-on dialoguer dans la fonction publique ? subsisté dans la répartition des sièges aux conseils supérieurs : un siège dit « préciputaire » était attribué aux organisations syndicales considérées comme les plus représentatives. 6. Le dialogue social prend dès lors une forme très institutionnelle et souvent artificielle dans la fonction publique Qui a expérimenté un tant soit peu le dialogue social dans la fonction publique ne peut que reconnaître que cette sophistication génère un dialogue social peu satisfaisant. L’État, à la fois employeur et régulateur, a bien du mal à discriminer entre ses deux rôles. Il a en outre face à lui des interlocuteurs trop nombreux et dont la représentativité est toute relative. Il s’ensuit des discussions souvent très institutionnelles. Le symbole en est l’examen à la chaîne et caricatural de milliers d’actes individuels auxquels les CAP centrales des plus gros ministères se livrent en vertu des textes. Car les CAP, qui connaissent des questions individuelles, sont historiquement les lieux par excellence du dialogue social, au détriment des comités techniques, en charge des enjeux collectifs. Avec souvent pour conséquence un intérêt moindre pour les questions stratégiques et l’organisation des services. Les conseils supérieurs de la fonction publique (FPE, FPT et FPH) sont généralement l’occasion de déclarations liminaires et de postures, prenant la forme de monologues successifs des deux côtés de la table, bien plus que d’échanges au fond. Ils 207