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Les MonArChies heLLénistiques

Dans un tel régime, l'armée tient en effet une place considérable. Ses victoires
témoignent des mérites du roi, de la faveur des dieux, en même temps qu'elles
assurent la grandeur du royaume.
Cette armée ne peut être « nationale ». Elle est composée de mercenaires, étrangers payés pour se battre.
Si la victoire est parfois condition d'accès au pouvoir et en tout cas le légitime,
celui-ci ne repose pas sur la force seulement. Il tient aux mérites du roi (« arètê ») et à la faveur des dieux (« tuchê »). Cet appui divin, qui assure la victoire,
n'est pas la seule manifestation des relations privilégiées entre le monarque et les
dieux. Ceux-ci sont les ancêtres mythiques des dynasties : Zeus, pour les Lagides,
Apollon pour les Séleucides. Pour ces deux dynasties un culte du souverain, qui
puise aux traditions grecques aussi bien qu'aux pratiques perses ou égyptiennes et
à l'exemple du culte d'Alexandre, fortifie l'institution monarchique.
Le roi fait la loi et on le tiendra même pour loi incarnée (« nomos empsuchos »). Mais il est soumis à un ordre supérieur (« nomos ») et il doit faire régner
la justice.
Sa cour, nombreuse et souvent fastueuse, l'armée, les dépenses somptuaires
et le mécénat (fonction royale par excellence depuis Alexandre) exigent de gros
moyens. Les ressources fournies par les domaines royaux ou les mines sont insuffisantes. D'où des impôts, des taxes indirectes, des droits de douane. Par la
conquête (« par la lance »), le roi s'est d'ailleurs assuré la maîtrise des hommes et
des terres. Le royaume est comme un domaine, où il peut puiser et exiger des corvées. Il peut même, comme le feront cinq rois hellénistiques, laisser en mourant
son royaume au peuple romain.

SECTION II

L'ÉGYPTE PTOLÉMAÏQUE

Cadre historique. - L'un des lieutenants d'Alexandre,
Ptolémée, fils de Lagos, satrape d'Égypte depuis 323, se proclame en 305 roi
d'Égypte. Il inaugurait une dynastie dont les souverains se succédèrent de père en
fils ou de frère à frère jusqu'à la conquête romaine (en 31 av. J.-C.). Tous portent
le nom de Ptolémée.
L'histoire d'Égypte pendant ces trois siècles peut se diviser en trois phases :
- l'époque des guerres entre diadoques et l'établissement de la monarchie ptolémaïque sous le règne de Ptolémée Ier Sôter (323-285) ;
- l'apogée de la monarchie avec le long règne de Ptolémée II Philadelphe
(285-246) et celui de Ptolémée III Evergète ier (246-222).
- À partir de l'apparition de Rome en Orient (222), une décadence progressive
(de 222 à 30). En 80, Ptolémée XI Alexandre II laisse son royaume au peuple romain.
Cette disposition constitua le titre juridique qui légitimait l'intervention romaine en
Égypte. En fait, la pénétration économique avait commencé dès la fin du iie siècle.
L'annexion devint définitive lorsque après la victoire d'Actium (31), qui l'avait rendu
maître de l'Égypte, Octave fit assassiner Ptolémée XV, dit Césarion.
première partie : Les sociétés orientales et grecques

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