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Les institutions de L'Antiquité

Ce double échec montrait la difficulté pour la Grèce de s'accommoder d'une solution fédérale. Conclues contre un adversaire commun (la Perse ou Sparte), les ligues,
lorsqu'elles avaient perdu leur objet premier, tournaient à l'oppression des « alliés ».
III. LES LIGUES HELLÉNISTIQUES

Cependant l'époque hellénistique, en face des monarchies qui s'instaurèrent
après la disparition d'Alexandre connaîtra encore des groupements de cités, qualifiés du terme vague de « koinon ».
1o La ligue étolienne unifie la Grèce centrale, tandis que la ligue achéenne
fédère le Péloponnèse (34).
Aux gouvernements locaux qui subsistent s'ajoute un gouvernement fédéral. La
confédération est maîtresse de la politique étrangère, de l'emploi de l'armée et de
la marine. Elle perçoit des contributions, lève des contingents de troupe, fait des
lois communes. Elle arbitre les différends entre cités membres. Une monnaie, des
poids et des mesures communs facilitent l'intégration économique. À la citoyenneté propre à chaque cité s'ajoute une citoyenneté fédérale.
2o Il en était de même, dans le koinon chalcidien, qui, constitué dès le ve siècle,
se développe au IVe sous l'égide d'Olynthe. Le droit de cité commun assurait à
tous les membres le droit de mariage avec des membres d'autres cités (« epigamie ») et l'accès à la propriété foncière dans une autre cité.
3o La Crète, où, dès la fin du ive siècle, de petites cités s'étaient unies, constitua
également au iiie siècle un koinon groupant l'ensemble des cités de l'île. Malgré
des institutions communes (« synedrion », assemblée, juridiction, armée), les
membres y conservent une large indépendance, même pour la conduite de leur
politique étrangère.
Ce qui caractérise les ligues de l'époque tardive, c'est le respect de l'indépendance des cités membres et l'instauration d'une citoyenneté fédérale. Aucun
membre ne peut prétendre aux visées hégémoniques qu'avaient eues autrefois
Sparte et Athènes et, sous réserve de l'abandon de la diplomatie et des opérations militaires, les cités s'administrent librement. Le respect de l'autonomie
locale s'accompagne cependant d'un progrès de l'idée fédérale. La citoyenneté
fédérale, qui se cumule avec la citoyenneté locale, permet la constitution, à côté
du conseil fédéral, d'une assemblée fédérale qui, comme celle des poleis, est
ouverte à tous les citoyens fédéraux. Sans doute du fait des longues distances
à parcourir, les réunions sont rares (de 2 à 4 par an) et tous les « citoyens » ne
peuvent y participer. Aussi le rôle effectif des assemblées reste-t-il modeste.
Cette orientation nouvelle montrait que le cadre de la cité ne répondait plus aux
besoins de l'époque, mais ses insuffisances prouvaient que la solution fédérale
n'était pas satisfaisante.

nn(34) A. Aymard, Les assemblées de la confédération achéenne, Paris, 1938 ; rééd. 1967 ;

K. E. Petzold, Die Freiheit der Grieschen und die Politik der « nova sapienta », Historia, 48
(1999), p. 61-93.

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