188 L'HABITUDE EN DROIT PÉNAL en droit positif, le législateur ayant par exemple décidé que la récidive criminelle serait perpétuelle. L'habitude pénale est donc fondée à la fois sur l'analogie entre les comportements et sur le lien temporel entre ces comportements. 282. Exigence occasionnelle d'un lien procédural. Certaines habitudes pénales comportent en outre un lien procédural. Cette condamnation entre les infractions répétées est une condition particulière de l'habitude pénale, spécifique à la récidive et la réitération. Cette condition spécifique met en évidence l'existence de plusieurs catégories d'habitudes pénales et, notamment, la distinction entre les habitudes pénales judiciaires - comportant une telle condamnation - et les habitudes pénales non judiciaires - n'en comportant pas -. L'étude de cette condamnation reliant les infractions était donc indispensable. Il fallait en premier lieu définir la notion de condamnation. La condamnation pénale doit alors s'entendre de toute décision à caractère juridictionnel comportant à la fois une déclaration de culpabilité et une peine, ce qui exclut les déclarations de culpabilité assorties d'une dispense de peine ou d'un ajournement du prononcé de la peine. En second lieu, il était nécessaire d'identifier, parmi les condamnations, celles qui justifieraient la formation d'une récidive ou d'une réitération. La condamnation liant la première et la seconde infraction ne permettrait alors de mettre en évidence une criminalité particulière de l'auteur que si elle est à la fois irrévocable et non effacée ; de plus, le droit français prend en compte les condamnations prononcées par les juridictions françaises mais également par les juridictions des États membres de l'Union européenne.