Organisation et croissance des cabinets d'avocats Elles seraient de plus en plus réticentes à payer pour des prestations simplement revues à la marge par les associés. Cette remise en cause de « l'effet de levier » conduit à ce que les cabinets diminuent le nombre de leurs collaborateurs. La prise de pouvoir des grandes entreprises sur le « marché du droit » ménage une forte incertitude sur l'activité des grands cabinets d'affaires et va à l'encontre de leur croissance dans une zone géographique déterminée, de même qu'elle favorise le recours de ces derniers à une sous-traitance de capacité (auprès d'autres cabinets d'avocats) pour pallier la fluctuation de la demande de services juridiques qui leur est adressée. Ce recours à la sous-traitance est d'autant plus cohérent que la spécialisation des laws firms s'est accompagnée d'une « routinisation » des tâches ou encore d'une codification qui encouragent l'automatisation du travail et le retrait du jugement du professionnel. Cette standardisation propice à la soustraitance de capacité constitue une autre source du changement organisationnel du travail des avocats qui a démarré depuis une trentaine d'années aux États-Unis avec la réalisation de services juridiques dans des pays émergents (en particulier l'Inde) et leur facturation depuis New-York ou Chicago49. cabinets d'avocats, en objectivant les relations par tout un ensemble de procédures (panels et appels d'offres), afin de limiter des rapports trop « intuitu personæ ». 49. Voir D. B. Wilkins, « Who Should Regulate Lawyers ? », Harvard Law Review, vol. 105, no 4, 1992, p. 799-871. 175