Hors collection - L'État territorial au Maroc et en France : quelles synergies entre les finances de l'État et les finances territoriales ? - 101

ZINEB EL ADAOUI

les résultats qui correspondent aux objectifs d'impact énoncés dans un plan
stratégique (Outcomes). Il y a également les résultats qui correspondent
aux objectifs opérationnels énoncés et d'imputabilité sur la matérialité
(Outputs).
Seulement, le gestionnaire hésiterait souvent à accepter l'obligation de
rendre compte des résultats qui ne sont pas des « extrants », mais des «conséquences » sur lesquelles il n'exerce guère de contrôle direct. Il trouverait
plus acceptable de rendre compte des premiers que de rendre compte sur
les seconds. En effet, le gestionnaire peut avoir exécuté tout ce qui était
attendu de lui et ne pas avoir atteint les résultats souhaités, en raison des
circonstances échappant à son influence.
Le degré de contrôle administratif et la sphère d'influence d'un gestionnaire local varient beaucoup selon les situations. Dans certains cas, le
gestionnaire est l'intervenant principal et il exerce un niveau de contrôle
assez élevé sur les résultats recherchés. Dans d'autres cas, il peut n'être
qu'un intervenant parmi plusieurs qui cherchent, avec les ressources et les
pouvoirs mis à sa disposition, à influer sur l'atteinte des résultats escomptés.
En somme, la clarté des performances attendues permettra une évaluation
plus détaillée et systématique, qui doit couvrir tous les programmes. Elle
renforce également l'ensemble du système de suivi, d'examen et d'évaluation des objectifs des résultats réalisés.

B. Articulation plausible entre moyens et résultats
S'il n'y a pas de lien plausible entre ce qui est attendu, d'une part, et
les pouvoirs et les moyens mis à la disposition de l'acteur, d'autre part,
la reddition de comptes risque de ne pas être efficace. Des attentes qui
dépassent largement l'expérience et la capacité de l'acteur ne seront pas
prises au sérieux. Par ailleurs, on n'obtiendrait pas plus de crédits si l'on
atteignait des résultats avec des ressources plus que suffisantes. C'est
pourquoi une véritable reddition de comptes ne peut être atteinte que par
la clarté des liens et l'adéquation des ressources et des résultats attendus.
L'importance de cette adéquation réside également dans l'idée selon
laquelle une fois les comptes rendus, quelque chose doit se produire pour
« boucler la boucle ». L'autorité qui examine les résultats doit considérer
ce qui a été accompli à la lumière des attentes et des circonstances qui
existaient. Si les attentes n'ont manifestement pas été concrétisées, il faut
peut-être que soient prises des mesures correctives ou encore que soient
apportés des ajustements à l'entente redditionnelle et que l'on tienne
compte des leçons apprises.

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