Systèmes - Lobbying et stratégies d'influences en France - 1re - 123

Les répertoires d'action du lobbying

position93, la mobilisation des membres du groupe en faveur des
candidats qui défendent ses intérêts et l'appel à voter pour eux, ou
l'injonction de voter contre ceux qui les contrarient ou les
combattent, enfin l'enrôlement des futurs élus94 auxquels des
engagements précis sont demandés. Questionnaires soumis aux
candidats, rédaction de programmes, propositions soumises à leur
ratification, rédactions d'articles dans les publications du groupe
d'intérêt, soumission des programmes des candidats à des tests
d'évaluation, diffusion de consignes de votes, envois de lettres aux
candidats, publications de Livres blancs, demande à être reçu par
les candidats, auditions de ceux-ci par les instances dirigeantes du
groupe d'intérêt sont les principaux instruments du lobbying
électoral, dont sont légalement sortis depuis 1995 les financements
politiques95, mais sans empêcher que les membres du groupe euxmêmes apportent leur contribution aux partis et aux candidats qui
répondent le mieux à leurs aspirations collectives. Les conseils en
lobbyisme ont rationalisé ces techniques et « proposent de
cartographier les institutions ou de procéder à un mapping des
assemblées »96 pour en améliorer l'efficacité. Les pressions de la
base - grassroot lobbying -sur les élus dans leurs circonscriptions
et à l'approche des élections sur les candidats - envois de
courriers, de mails et d'appel téléphoniques, manifestations au
cours de leurs tournées électorales ou questions posées lors de
leurs réunions de campagne, etc. - se sont sophistiquées avec l'usage
des nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Des considérations de différents ordres peuvent expliquer l'adoption
par un groupe d'une stratégie externe par un groupe. L'analyse de ses
usages montre qu'une stratégie externe peut être choisie « de manière
pragmatique, comme le meilleur moyen d'influencer les décisions
politiques, ou en désespoir de cause lorsqu'une stratégie interne a
échoué ». Elle peut aussi être rendue nécessaire pour « contrer une
campagne d'opinion agressive conduite par les groupes rivaux »97.
93. Pratique qui serait apparue à la fin du XIXe siècle (Syndicat économique agricole). Cette
initiative aurait débouché sur la mise en place d'un groupe d'étude parlementaire art. cit.
p. 25.
94. Art. cit., p. 21-29.
95. Sur la soft money dans les campagnes électorales aux États-Unis, notamment le
financement et la réalisation de « publicités négatives » par des groupes d'intérêt dans
la campagne présidentielle de 2004 : D. FRAU-MEIGS, art. cit., p. 74 et s. Le financement
des campagnes par les entreprises et les particuliers y est aujourd'hui possible sans
limite et s'effectue « dans une transparence toute relative » : L. NARDON, « Présidentielles
américaines : ce que nous disent les primaires », Politique étrangère, nº 4, 2015, p. 88.
96. Art. cit., p. 29.
97. Sur ces usages : J. ORNSTEIN et S. ELDER, op. cit., p. 88 et s.

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