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Lobbying et stratégies d'influences en France

Le rôle des lobbyistes aux États-Unis en selon R. A. Ouellette,
Président de l'American League Of Lobbysts
« Les lobbyistes sont d'abord et essentiellement des experts en
gouvernement (structure, programme, politique, processus législatif). Ils
fournissent de l'information, défendent des positions concernant les lignes
à suivre et ils œuvrent à leur réalisation ; ils défendent des philosophies
économiques, politiques, techniques et sociales. Outre qu'ils sont le
principal contact avec ceux qui déterminent politiquement les orientations,
ils sont complètement engagés dans la planification et l'exécution des
stratégies mises en œuvre pour atteindre des objectifs politiques ».
The Washington Lobby, Washington, CongressionalQuartely Inc., 1982, p. 262.

Au-delà de cette fonction cruciale d'aide à la décision et à la
gestion de la complexité63, les défenseurs présentent aussi le
lobbyiste comme une utile « force de propositions dans le débat
public »64 qui attire l'attention sur des problèmes et des enjeux dont
les pouvoirs publics n'ont pas forcément conscience65, y sensibilise
les médias et suggère des solutions66. Ces mérites démocratiques
attribués au lobbying, magnifiés parfois par les élus67, ne sauraient
toutefois à eux seuls le rendre respectable. Encore faut-il qu'existe,
comme la théorie pluraliste le préconise, une libre et large concurrence
des causes, des intérêts et des idées, sans laquelle la décision ne
saurait être équilibrée68.

62. Cité in G. A. ASTRE, P. LÉPINASSE, op. cit., p. 50. Cette association professionnelle a été créée
en 1979 pour fixer les règles de conduites et améliorer l'image des lobbyistes américains ;
sur l'apparition de la profession des relations publiques aux États-Unis : E. BERNAY, op. cit.,
p. 53.
63. Revendiquée par de nombreux lobbyistes : J.-P. CHARIÉ, rapport cité, p. 96.
64. M.-L. DARIDAN, A. LUNEAU, op. cit., p. 38-40.
65. J.-L. NADAL, Renouer la confiance publique, rapport au président de la République sur
l'exemplarité des responsables publics, 2015, p. 62.
66. Sur la perception positive des lobbyistes par leurs cibles, auxquelles ils fournissent des
informations et apportent de l'expertise et permettent d'apprécier l'impact de leurs
décisions : Junior Consulting Sciences Po, Étude la perception du lobbying par les
décideurs publics, 17 mars 2016, réalisée auprès de 55 personnes travaillant au
parlement (élus, collaborateurs, fonctionnaires), dans les cabinets ministériels, les
administrations centrales et les Autorités administratives indépendantes.
67. J.-P. CHARIÉ, présente un florilège des vertus du lobbyisme qu'il faudrait favoriser au lieu
de le craindre et qui devrait « permettre d'améliorer la politique » dans son Rapport sur le
lobbying, cité, p. 5-12 ; pour P. BEAUDOUIN et A. GROSSKOST, « le lobbying peut aider
l'Assemblée nationale à accompagner avec constance les évolutions économiques,
sociales, scientifiques et culturelles, et être un aiguillon d'une politique démocratique,
saine et efficace » : in Exposé des motifs, in Proposition de résolution nº 156 tendant à
modifier le règlement de l'Assemblée nationale pour établir des règles de transparence
concernant les groupes d'intérêt, 11 septembre 2007.
68. E. B. ARROYO, « Les lobbies dans la démocratie», Projet, 2004, nº 279, p. 61-62.

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