Systèmes - Lobbying et stratégies d'influences en France - 1re - 92

Lobbying et stratégies d'influences en France

management de réseaux sociaux, l'intelligence économique88, etc.), et
le montage de dossiers et la construction des argumentations
(rhétorique). L'arborescence des spécialités des masters dans
lesquels sont logées celles d'affaires publiques ou de lobbying
renseigne sur les métiers connexes auquel le lobbying est associé :
dans les masters de science politique, il voisine avec les spécialités
d'administration du politique, qui visent à former des collaborateurs
d'élus et des attachés parlementaires, d'administration publique,
destinés à former des agents publics, de communication (politique
des organisations, etc.), à former des dircom, de gouvernance
européenne, à former des chargés d'affaires européens, d'ingénierie
de la concertation, des consultants spécialisés dans le montage et la
gestion de dispositifs participatifs89. Cette localisation révèle une
proximité entre ces métiers du politique et de l'administratif qui
reposent sur un socle de connaissances pluridisciplinaires communes
et renseigne sur les passerelles qui existent entre eux90. Il y a ainsi à
Bruxelles « une forte porosité » chez les jeunes diplômés entre les
postes d'assistants parlementaires et ceux de représentants d'intérêt,
le lobbyisme étant une ressource valorisée pour obtenir un poste
d'assistant et pour les assistants de possibles débouchés, moins
prisés que les postes politiques91.
Le spectre des enseignements dessine assez clairement celui des
connaissances que doivent posséder les lobbyistes qui relèvent
surtout, pour des raisons parfaitement exposées par G. Lamarque, du
88. Selon J.-C. Karpeles, il faudrait que le lobbyiste soit mieux formé aux outils de
l'intelligence économique, car « la gestion de l'information devient primordiale, tant pour
la capitaliser, pour la stocker utilement que pour en assurer la diffusion et en trouver les
cibles pertinentes » J.-C. KARPELES, rapport cité, p. 13.
89. Sur l'émergence de ce métier : A. MAZEAUD, M. NONJON, « Communication et concertation.
Une professionnalisation sous tension », in C. GADEA, S. OlIVESI (dir.), Professions et
professionnels de la communication, Toulouse, Octares Éditions, 2016, p. 53 et s.
90. Les missions confiées aux assistants parlementaires inventoriées par J. Boelaert,
S. Michon et E. Ollion recoupent celles des lobbyistes notamment pour ceux qui
travaillent dans les Assemblées : « veille parlementaire, production de notes,
préparation d'amendements et de propositions de lois, entretien de relations avec les
autres députés et les conseillers du groupe politique, réception de représentants des
groupes d'intérêt ». Le travail de communication, de surveillance des concurrents, de
gestion de l'agenda, d'aide aux particuliers, aux entreprises et aux élus locaux réalisé
par ceux qui travaillent en circonscription n'est pas non plus sans rapport avec le
lobbying : in op. cit., p. 61-62 ; sur le financement des collaborateurs politiques :
A. FRANÇOIS, É. PHÉLIPPEAU, Le financement de la vie politique. Réglementations, pratiques et
effets politiques, A. Colin, 2015, p. 187 et s.
91. S. MICHON, « Passer par un groupe d'intérêt. Entre pis-aller d'une carrière européenne et
rite d'institution », in H. MICHEL (dir.), Lobbyistes et..., op. cit., p. 89 et s. ; S. MICHON,
« Composition et organisation de l'entourage des eurodéputés français : spécificités et
logiques de structuration des équipes parlementaires », in D. DEMAZIÉRE, P. LE LIDEC (dir.),
Les mondes du travail politique. Les élus et leurs entourages, PUR, 2014, p. 137-138.

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