Justice et médias justice et médias méritent néanmoins d'être examinés de près. Tsunami médiatique L'affaire commence donc le 24 janvier 2008 lorsque la Société générale annonce lors d'une conférence de presse qu'elle vient de subir une perte de trading de 4,9 milliards d'euros. Nous sommes au début de la crise des subprimes et donc pas encore habitués à raisonner en milliards. Les journalistes écoutent incrédules les dirigeants de la banque décrire l'inimaginable. Certains avancent alors l'hypothèse que la banque chercherait par cette annonce à réduire l'impact d'une autre perte, de 2 milliards d'euros, liée aux subprimes. Rétrospectivement, on se demande bien quel intérêt il y aurait à perdre 4,9 milliards pour distraire l'attention sur une perte de... 2 milliards. Ce raisonnement absurde a le mérite d'illustrer l'incompréhension et la sidération des esprits à l'époque. La nouvelle a un impact mondial. Pour une fois, la bourse de Paris fait trembler celle de New York. Médiatiquement, le sort de Jérôme Kerviel à ce moment-là n'est guère enviable. Le monde entier se demande qui est le trader ayant infligé une telle perte à la grande banque française. La Société générale a choisi de ne pas donner son nom, mais l'information finit par fuiter. On avait oublié de retirer sa photo du trombinoscope. C'est ainsi que les journalistes publient le soir même de l'annonce le petit portrait de mauvaise qualité qui figure sur son badge. On le dit en fuite, ce qui rend l'affaire plus excitante. Ses avocats 80