Systèmes - La globalisation, le droit et l'État - 3e - 72

La globalisation, le droit et l'État

En intensifiant les échanges, en rétrécissant en somme l'espace terrestre, la globalisation ne fait qu'aggraver les risques. L'imbrication des économies, comme la plus grande circulation des personnes rendent nos sociétés
plus vulnérables aux risques sanitaires : la crise du coronavirus est d'emblée une crise internationale. Nous sommes entrés, comme le dit Ulrich
Beck85, dans la société mondiale du risque (world risk society). Rien ne
nous le rend plus sensible aujourd'hui que les divers événements - incendies, submersions... - qui accompagnent le changement climatique.
En outre, devant ces phénomènes, se développe une sorte de conscience
mondiale, une « cosmopolitan consciousness », selon l'expression d'Ulrich
Beck, que contribuent grandement à stimuler des organisations non gouvernementales de plus en plus puissantes : Greenpeace, l'Union mondiale
pour la nature (UICN), le Fonds mondial pour la nature, etc.
Tout cela suscite la sécrétion d'un droit global de l'environnement selon
les orientations suivantes.
2º. Le droit international de l'environnement a pris son essor dans les
années 1970, avec, en particulier, la conférence de Stockholm de 1972 sur
l'environnement humain qui adopta, outre une déclaration d'ensemble, 109
recommandations formant un plan d'action global, et une résolution relative
à la mise en œuvre de ce plan. À la suite de cette conférence, des traités
furent conclus, au niveau universel ou régional, sur diverses questions, en
particulier la protection des milieux marins, de la faune sauvage et de la
flore. La seconde phase importante se situa dans les années 1990, elle fut
marquée en particulier par la conférence de Rio de Janeiro de 1992, dans le
cadre de laquelle fut adoptée une déclaration solennelle concernant en particulier la conciliation du développement économique et de la protection de
l'environnement. Dans le sillage de cette conférence, furent notamment
adoptées diverses conventions ayant trait au changement climatique86.
La conférence de Paris appelée COP (pour « Conference of the Parties »)
21 (car c'est la vingt-et-unième Conférence des parties de la conventioncadre des Nations unies sur les changements climatiques, « CCNUCC »),
s'est tenue à Paris le 12 décembre 2015. Un texte d'accord universel a finalement été adopté par l'ensemble des cent quatre-vingt-quinze délégations
des parties à la convention. Un nouveau cycle de négociations internationales sur le climat s'est alors ouvert, avec des hauts et des bas tenant notamment aux réticences des États-Unis, qui se sont finalement retirés de l'accord de Paris en 2017.
85. Ulrich BECK, What is globalization?, Cambridge, Polity Press, 2000, p. 39.
86. Outre l'ouvrage d'Alexandre KISS et Jean-Pierre BEURIER, précité, v. : dans Droit international public, Denis ALLAND (dir.), PUF, coll. « Droit fondamental », 2000, le chapitre « Droit de
l'environnement », par Laurence BOISSON DE CHAZOURNES, p. 727 et s. ; Patricia BERNIE, Alan
BOYLE and Catherine REDGWELL, International Law & the Environment, Oxford University
Press, 2009 ; Jan KLABBERS, International Law, Cambridge University Press, 2013, p. 252
et s.

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