Grands Colloques - L'université et ses responsabilités - 108

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L'UNIVERSITÉ ET SES RESPONSABILITÉS

Cette trajectoire est la façon dont l'établissement se projette sur cinq ans ;
il nous est apparu que ce mode de contractualisation était une nécessité
dans la période de fortes transformations que connaissent les établissements
depuis une dizaine d'années.
Le deuxième point d'application de cette vision intégrée évoquée précédemment, c'est l'accréditation de l'offre de formation. L'accréditation
de l'offre de formation est une réforme extrêmement importante pour
nous. Au cœur de cette réforme, c'est l'engagement d'un processus
qualité autour d'une vision intégrée de l'offre. J'ai présidé, pendant trois
ans, les CNESER-habilitation, voyant les présidents venir présenter leurs
maquettes de formation. J'en ai retiré une grande insatisfaction car je ne
percevais à travers ce rituel, ni la stratégie de l'établissement en matière
d'offre, ni l'architecture de cette offre, ni l'organisation que l'établissement
mettait en place pour en garantir la qualité. Et, dernier point, et non des
moindres, personne n'était en capacité de mesurer le coût de cette offre
pour l'établissement, les équipes présidentielles ne disposant par conséquent d'aucuns instruments pour arbitrer entre les formations proposées
par les porteurs pédagogiques.
L'ambition de la réforme de l'accréditation est de répondre à l'ensemble
de ces questions. Ce sont ces quatre dimensions-là - stratégie de l'offre,
architecture, organisation et ingénierie pédagogique, et volet financier de
la soutenabilité de l'offre - qui constituent le « trèfle à quatre feuilles » de
l'accréditation. C'est un bon outil de dialogue avec l'établissement et le site.
Et pour tout cela, nous sommes à la recherche de nouvelles méthodes
qui passent, finalement, pas tant par la rédaction ou la publication de textes
juridiques, mais plutôt par l'élaboration de référentiels, de cahiers des
charges, de démarches méthodologiques nouvelles, y compris en forme
d'expertises, de conseils ou d'accompagnement, parce que ces nouvelles
méthodes-là sont, pour nous, dans le moment de transformation où nous
sommes - je ne dis pas de manière pérenne et de toute éternité -, indispensables pour que l'ensemble de la communauté évolue.
En conclusion, la perception que nous avons aujourd'hui du contrôle et
de ses transformations, c'est que l'on ne peut plus appréhender le contrôle
indépendamment de l'appréciation du projet global de l'établissement,
de la stratégie qu'il poursuit dans un environnement complexe et de la
soutenabilité économique de ce projet de développement. On ne peut plus
appréhender l'expression juridique et financière de cette activité indépendamment de la stratégie de formation et de recherche qu'elle traduit.
Le pari que nous faisons, c'est que la communauté universitaire aura
la capacité autoréflexive suffisante pour pouvoir se saisir de ces enjeux et
progresser, comme toujours, suivant un processus d'amélioration continue
dans sa maturité. Nous essayons de l'y aider et nous-mêmes essayons
d'appliquer ce progrès autoréflexif car nous en avons également besoin.
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