SOUS-TRAITANCE, PAIEMENT DIRECT ET IMPAYÉ 43 les rémunérations correspondantes et cela dans un secteur particulièrement visé : le BTP. Or l'évolution de l'activité économique et industrielle ces dernières décennies et l'application de la loi à des situations peu adaptées (projets de long terme ou marchés pluriannuels récurrents) ont entraîné d'importantes modifications dans le paysage économique. Le regroupement de certains acteurs aussi bien chez les donneurs d'ordre, les entreprises principales que les sous-traitants, leur internationalisation et les logiques de groupes industriels ont mis en évidence des situations nouvelles comme une maison mère devenant sous-traitante d'une de ses filiales ! Pour l'ensemble de ces motifs, une adaptation pragmatique et réaliste de la loi de 1975 à ces nouvelles situations permettrait sans doute d'en limiter les difficultés de mise en œuvre ou les contraintes de la gestion imposées aux entreprises quelles qu'elles soient avec les impasses financières qui les accompagnent souvent. Il convient enfin de ne pas négliger les tensions entre acteurs économiques lors de la réalisation de grands projets ou sur des contrats de long terme, engendrées du fait de la problématique du paiement direct. Certaines situations pourraient être réglées par un assouplissement de la loi et non pas tranchées par le juge au cas par cas, ce qui permettrait aux parties prenantes de se concentrer davantage sur leurs obligations contractuelles et le respect des spécifications techniques.