Le « gouvernement du peuple par le peuple » non communautaires excipent du cas de nombreux autres États démocratiques, en Europe et en dehors de l'Europe, dans lesquels ce sont tous les étrangers qui peuvent voter et être éligibles à des élections locales. Cette première argumentation se prête malgré tout à certaines objections. En premier lieu, la limitation du droit de vote envisagée pour les résidents non communautaires aux seules élections municipales peut paraître curieuse. Après tout si la justification du droit de vote aux élections municipales des résidents étrangers non communautaires tient au fait que les affaires municipales les concernent eux aussi, cette justification devrait valoir également pour le vote aux élections départementales, régionales et nationales. De fait ce point divise les partisans du droit de vote des résidents étrangers non communautaires entre ceux qui veulent limiter ce droit aux élections municipales et ceux qui veulent le voir reconnaître pour toutes les élections. Les adversaires d'une extension du droit de vote aux résidents étrangers non communautaires revendiquent pour leur part une théorie de la citoyenneté qui postule que la faculté de prendre part à l'élaboration des décisions collectives doit être associée à la nationalité. Et ils disent ne pas voir de discrimination entre les résidents de l'Union européenne et les autres dans la mesure où le droit de vote et d'éligibilité des premiers aux élections municipales est une conséquence d'un traité européen. Cette deuxième école a elle aussi ses points de fragilité. D'une part son association de la citoyenneté et de 329