Biais électoraux caractérise encore par une surreprésentation des jeunes et des minorités ethniques ou raciales. Cette question de l'apathie électorale ne se recoupe cependant que partiellement avec les débats relatifs aux limites légales ou administratives de la capacité d'exercice du droit de suffrage. Parmi ces débats, il y a celui sur le droit de vote des personnes souffrant de troubles mentaux. En 2000, le Census Bureau évaluait à 30 000 000 le nombre de personnes en âge de voter et souffrant de quelque trouble mental et la proportion de cette population dans la société est supposée croître encore en raison de l'allongement de la durée de la vie et de l'augmentation significative du nombre des personnes âgées. Or, ce sont près de 40 États qui excluent des votations populaires des personnes souffrant de troubles mentaux, suivant des critères légaux de déficience mentale qui vont de idiot, unsoud mind, non compos mentis jusqu'à l'« incompétence mentale », en passant par l'« incapacité mentale », le placement sous tutelle ou l'hospitalisation sans consentement pour des raisons psychiatriques. À défaut d'avoir pu faire modifier celles des constitutions des États dont le lexique était vague, la contestation politique et judiciaire de ces exclusions par différentes organisations professionnelles de psychiatres et des défenseurs de droits fondamentaux a néanmoins été fructueuse depuis le début des années 2000. Les États concernés sont progressivement convenus de ce que l'exclusion pour déficience mentale ne devait pouvoir être prononcée que par un tribunal qui aura dûment constaté l'impossibilité pour la 159