E Pluribus Unum. Du creuset américain La juridiction fédérale de première instance rejeta la demande des plaignants en s'appropriant au fond l'ensemble des arguments de l'Église de scientologie. Y compris ceux relatifs à la ministerial exception, les règles de vie, de correction et de discipline de l'Église de scientologie étant ainsi analysées comme autant d'excroissances d'une doctrine religieuse, des excroissances dans lesquelles le juge ne saurait s'immiscer. La cour fédérale d'appel du 9e circuit rejeta à son tour la demande des plaignants dans son arrêt rendu le 24 juillet 2012. Mais la cour ne crut pas devoir s'approprier la question de savoir si la ministerial exception s'appliquait ou non aux « méthodes » de l'Église de scientologie contestées par les plaignants. Cette question fut jugée superfétatoire dès lors que la cour avait initialement conclu à l'inapplicabilité de la loi fédérale au cas d'espèce. La cour refusa aux plaignants le bénéfice des dispositions de l'US Trafficking Victims Protection Act relatives au travail forcé parce que les faits allégués ne lui paraissaient pas réunir les conditions de la qualification de « travail forcé » prévue par la loi fédérale et dont elle rappela que la Cour suprême en exigeait une interprétation restrictive. En l'occurrence, la cour objecta aux plaignants que les menaces et les risques invoqués par eux n'étaient pas tels que sans eux Marc et Claire Hardley n'auraient indiscutablement pas continué de servir l'Église de scientologie et d'appartenir à la Sea Organization. 376