71. Conclusions Bachelier 963 de la République selon lequel l'État doit refuser l'extradition d'un étranger lorsqu'elle est demandée dans un but politique). a) Or la Constitution française ne contient pas de règles dont l'objet ou l'effet vous conduirait à faire prévaloir la coutume sur la loi à la différence de ce que l'on retrouve dans les Constitutions de certains pays voisins. Nous prendrons l'exemple de trois pays : l'Allemagne, la Grèce et l'Italie. L'article 25 de la loi fondamentale du 23 mai 1949 de l'Allemagne prévoit que les règles générales du droit international public font partie intégrante du droit fédéral. Elles priment les lois et créent directement des droits et obligations pour les habitants du territoire fédéral. L'article 100 dispose en outre que si au cours d'un litige il existe des doutes sur le point de savoir si une règle du droit international public fait partie intégrante du droit fédéral et si elle crée des droits et des obligations pour les individus le juge ordinaire doit soumettre la question à la décision du tribunal constitutionnel fédéral. Il existe ainsi en droit allemand une procédure spéciale d'identification de la règle non écrite laquelle prime la loi. Nous préciserons que dans sa décision du 21 mai 1987 le tribunal constitutionnel fédéral a admis que faisaient partie de ces règles générales le jus cogens le droit international coutumier et les principes généraux de droit au sens de l'article 38 du statut de la Cour internationale de justice et qu'il est admis que le juge ordinaire applique ces règles ex officio et n'interprète ou n'applique le droit interne qui violerait une règle générale du droit international (J. Frowein et K. Oellers-Frahm, « L'application des traités dans l'ordre juridique interne » in Pierre Michel Eisemann (dir.), L'intégration du droit international et communautaire dans l'ordre juridique national. Étude de la pratique en Europe, Kluwer Law International, 1996, p. 99). L'article 28-1 de la Constitution de la République de Grèce du 9 juin 1975 prévoit que les règles du droit international généralement acceptées ainsi que les traités internationaux après leur ratification font partie intégrante du droit hellénique et ont une valeur supérieure à toute disposition contraire de la loi. Et comme en Allemagne, le jugement des contestations portant sur le caractère d'une règle de droit international comme universellement reconnu est attribué à une cour spéciale supérieure (E. Roucounas in Etude de la pratique en Europe, préc. p. 287). Dans ces deux pays la hiérarchie des normes sur le point qui nous occupe est clairement déterminée. La Constitution italienne est moins explicite. L'article 10 de la Constitution du 27 décembre 1947 dispose que l'ordre juridique italien se conforme aux règles du droit international généralement reconnues. Cette disposition a pour effet en Italie d'introduire automatiquement dans l'ordre italien les changements nécessaires pour donner effet aux obligations qui naissent des modifications des normes internationales. Cet article de niveau constitutionnel produit donc tous ces changements aux niveaux