Systèmes Pratique - La décentralisation culturelle - 1re - 24

La décentralisation culturelle

de modes de vie, l'automobile, ce type d'activités avait pratiquement
disparu. Une véritable renaissance a eu lieu, en même temps qu'une
transformation profonde, les arts de la rue sont devenus une partie
de ce que l'on appelle le spectacle vivant (v. chap. 2 et 3). Ces
nouvelles activités culturelles soulèvent des problèmes inédits. Les
communes sont directement concernées, ne serait-ce que parce que
les spectacles qui sont proposés se déroulent par définition sur la
voie publique, même si aujourd'hui certains lieux leur sont
attribués. Il faut concilier alors les exigences du maintien de l'ordre
avec les demandes des populations.
Le cirque est une autre activité passée de la nature de distraction
familiale à celle de véritable art, appelé désormais art circassien. Le
cirque était une « sortie » pour les familles, surtout dans les petites
communes où les distractions étaient rares. Le passage d'un cirque
était, pour un moment (pas seulement le spectacle lui-même mais
l'installation, la visite des animaux, s'il y en avait) l'occasion d'une
évasion, de sortir de la routine, de rêver à un ailleurs. Le
développement des moyens de communication de masse a
progressivement bouleversé la donne. Les gens ont découvert la
télévision, fenêtre ouverte sur le monde, et le cirque a amorcé son
déclin. Il paraissait lié à un monde ancien condamné à disparaître.
Contre toute attente, une mutation profonde est intervenue dans les
années 1970-1980 avec la naissance de ce qui a été appelé, d'abord,
« nouveau cirque » puis, par certains, « cirque contemporain », et que
l'on a tendance à qualifier, aujourd'hui, tout au moins dans les textes
ministériels, « cirque de création »12.
Ceci laisse à penser qu'il existe ou qu'il existerait, désormais, le
cirque « à l'ancienne », avec sa piste circulaire, ses attractions
traditionnelles, et le « cirque de création », caractérisé, très souvent,
par l'absence d'utilisation d'animaux, l'affranchissement des règles
traditionnelles du cirque (notamment la piste circulaire) et, parfois, la
spécialisation dans un domaine spécifique. En fait, la distinction n'est
pas toujours aussi tranchée, le cirque traditionnel recourt à des
procédés du cirque de création, ce n'est pas une opposition que l'on
pourrait relever de manière systématique. Plus généralement, les
12. Le secteur culturel du cirque se compose d'environ 350 compagnies, une quarantaine de
cirques traditionnels, dix pôles nationaux des arts du cirque, trois écoles de formation
supérieure (le Centre national des arts du cirque, l'école nationale des arts du cirque de
Rosny-sous-Bois et de l'académie Fratellini) et un centre de ressources (Hors les Murs)
(chiffres tirés du rapport de J.-P. Leleux, M. Blondin, C. Bouchoux, Culture : création,
cinéma, spectacle vivant, arts visuels, Ass. nat., avis nº 160, 21 nov. 2013).

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