Contextes - Littératures populaires du droit - 123

LITTÉrATureS POPuLAIreS eT DrOIT CANONIQue

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heureux résultats », consiste à exposer « analytiquement et tels qu'ils se
présentent les différents livres du Corpus juris canonici avec leurs Titres
respectifs ».
Avec une légère touche de forfanterie, il détaille son projet : « Notre
but est qu'avec notre présent livre, celui qui ignore le Droit canonique en
ait une connaissance adéquate, et que celui qui le possède déjà y trouve un
miroir fidèle de toute la jurisprudence ecclésiastique ». Ainsi a-t-il voulu
offrir au public « un livre de jurisprudence canonique qui remplaçât tous
les autres, et qu'aucun ne pût remplacer »13. Toutefois, un tel ouvrage
n'est pas spécifiquement dédié aux couches populaires de la société, car
sa finalité est de « former de bons canonistes »14. C'est un « livre consacré
à l'enseignement », une « calme exposition » qui se veut éloignée de « toute
polémique, toute question irritante, toute allusion à un état de choses qui
serait contraire au Droit commun »15. La diffusion de cet ouvrage fut néanmoins assez faible.
D'autres initiatives de divulgation du droit canonique en dehors des
séminaires voient le jour à la toute fin du xixe siècle. Il faut signaler une
œuvre inachevée, le Cours complet de droit canonique et de jurisprudence
canonico-civile du chanoine Duballet. Prévu en 14 volumes, seuls huit ont
effectivement paru : les tomes 1 à 3 formant la Partie fondamentale ou traité
des principes du droit canonique (1896-1898) ; les tomes 7 et 8 le Traité
des paroisses et des curés (1900-1901) ; le tome 12 la Procédure matrimoniale générale (1899, par l'abbé Bassibey) ; le tome 13 le Traité théorique et
pratique des conseils de fabrique (1896, par un collaborateur) ; le tome 14 le
Traité des choses ecclésiastiques (1902). Dans le premier volume, le chanoine
livre quelques renseignements précieux sur la raison d'être de son Cours. Il
vient au service de la connaissance des lois de l'Église, et plus encore de leur
esprit, connaissance d'une « importance capitale », et « plus nécessaire à la
France qu'à tout autre pays »16. Or, déplore-t-il, « pendant cinquante ans
et plus la science canonique fut-elle à peu près étrangère aux prêtres et
aux évêques », vrais destinataires de son œuvre de vulgarisation17. Il serait
avantageux, aux dires de l'auteur, « tant à l'autorité diocésaine qu'aux subordonnés, de revenir à la connaissance et à la pratique du droit canonique »18.
13. Ibid., p. iv.
14. Ibid., p. iii.
15. Ibid., p. ii.
16. B. Duballet, Partie fondamentale ou traité des principes du droit canonique, ParisPoitiers, 1896, t. 1, p. vi.
17. en annonçant le plan de son œuvre, et la partie relative à la hiérarchie ecclésiastique,
il confirme à quel public il s'adresse : « ce quatrième traité sera, ni le moins intéressant, ni
le moins utile pour le clergé français », p. xvi.
18. B. Duballet, op. cit., p. vii.

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