Bibliothèque de droits international et communautaire - Organisations non-gouvernementales, financement étatique et efficacité de l'aide au développement. Une illustration des rôles des ONG en droit international 2017-2018 - 34

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ONG, FINANCEMENT ÉTATIQUE ET EFFICACITÉ DE L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT

52. Les années 2000 et le paradigme du partenariat. Les critiques à l'encontre
du Consensus de Washington et ses échecs ont peu à peu conduit à son abandon
et à une réflexion plus globale sur les responsabilités respectives des États bailleurs et récipiendaires106. Du côté des bailleurs, des politiques d'allocation correspondant davantage à leurs propres intérêts stratégiques qu'aux besoins du partenaire, la fourniture d'aide liée afin de vendre les services de leurs entreprises, la
multiplication des stratégies et des procédures sans prendre en compte les réels
problèmes de capacités du côté des récipiendaires, ainsi qu'une aide imprévisible
et volatile, étaient considérées comme pouvant altérer l'efficacité de l'aide. Ces
comportements mettaient à mal la possibilité pour l'aide d'atteindre les résultats
qui lui étaient fixés, mais aussi de les atteindre en utilisant le moins de ressources
possibles, qui constituait une préoccupation croissante pour les États. Une nouvelle réflexion a donc été menée, sur les objectifs de l'aide, sur son financement et
sur le nécessaire partenariat permettant une adéquation entre les deux.
53. Ainsi, le Sommet du Millénaire a conduit à la mise en place, par le Secrétaire général des Nations Unies, de huit objectifs chiffrés assignés au développement, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)107. Le dernier de
ces objectifs, la mise en place d'un partenariat mondial, implique notamment une
réflexion globale sur l'environnement international permettant d'atteindre les autres
objectifs. Cela concerne aussi bien la mise en place d'un système commercial plus
juste qu'une discussion sur la dette des pays en développement ou sur les possibilités de partenariat avec les sociétés privées, notamment les sociétés pharmaceutiques108. L'aide est également visée par ce principe, avec la réaffirmation de l'objectif pour les États bailleurs de fournir au moins 0,7 % de leur PIB aux pays en développement109. Dans ce cadre, la Conférence sur le financement du développement
de Monterrey en 2002 a centré la réflexion sur les moyens permettant d'atteindre un
distances par rapport à ce consensus au début des années 2000, comme le prouve le discours
d'ouverture du Président du Groupe de la Banque Mondiale, James D. Wolfensohn, à la Conférence
de Shanghai le 26  mai 2004, dans lequel il considère que « le Consensus de Washington est mort
depuis des années » (« Opening Remarks at the Shanghai Conference on Scaling Up Poverty
Reduction », disponible sur le site de la Banque Mondiale : http://go.worldbank.org/4D1EMI1MI0,
consulté le 10 novembre 2014).
106. Il convient de noter que ce consensus existait au début des réflexions sur l'efficacité de
l'aide. Ainsi, dès 1991, une étude de la Banque Mondiale concluait qu'il existait quatre facteurs
conduisant à une certaine inefficacité de l'aide : « Our survey of these placed explanations for
ineffectiveness under four heads : the recipient-country policy environment ; limited recipient-country
absorptive capacity ; an unfavourable world economic environment, partly due to donor-country
policies ; and weaknesses in aid donor agencies. » (KILLICK (T.), « The Developmental Effectiveness
of Aid to Africa », World Bank Working Papers, 1991, n° 646, 63 p., p. 46).
107. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES  NATIONS  UNIES, Déclaration du Millénaire,
résolution, 8  septembre 2000 à New-York, A/RES/55/2 ; ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
DES  NATIONS  UNIES, Plan de campagne pour la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire,
Rapport du Secrétaire Général, 6  septembre 2001, A/56/326. Ce principe figure également dans les
Objectifs du développement durable (ODD) adoptés en septembre 2015 lors du Sommet des Nations
Unies consacré à l'adoption du programme de développement pour l'après-2015.
108. La mise en place d'un partenariat global ne figurait pas en tant que tel dans le Plan du
Secrétaire général. Toutes ces dimensions se retrouvaient dans les autres principes. Pour une synthèse,
voir la fiche d'information produite par l'ONU sur ce principe : http://www.un.org/fr/millenniumgoals/
pdf/2013/goal8.pdf
109. Cet objectif a été fixé en 1970 par l'article 43 de la résolution 2626 (XXV) de l'Assemblée
Générale des Nations Unies (AGNU), sur la base des travaux de la Commission Pearson sur le
Développement International, puis réaffirmé dans de nombreux textes et déclarations, notamment le
Consensus de Monterrey sur le Financement du Développement en 2002 (article 42).

http://go.worldbank.org/4D1EMI1MI0 http://www.un.org/fr/millenniumgoals/

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