Systèmes - La conduite du changement climatique : entre contraintes et incitations - 1re - 87

Les ONG environnementales dans la lutte contre le changement climatique

une forme de division morale du travail semble avoir été opérée entre
les différents acteurs concernés par ces questions. Les ONG
paraissent occuper une place centrale au sein de cette division des
tâches, elles sont d'ailleurs en tête de différents sondages3 d'opinion
enquêtant sur l'approbation que les citoyens de différents pays
accordent aux grandes organisations internationales.

A. Définition et typologies des ONG de défense
de l'environnement
Il n'existe aucune définition juridique précise du statut d'une
ONG, ni en droit français ni en droit international. Le Conseil de
l'Europe leur a reconnu la personnalité juridique dans la convention
européenne4 du même nom. En France, est considérée comme ONG
une association de type Loi de 1901 - très rarement une fondation -
dont l'action a vocation à défendre l'intérêt général et dont la portée
est internationale. La notion anglo-saxonne d'ONG est beaucoup plus
large puisqu'elle regroupe syndicats professionnels, groupements
religieux ou politiques, mutuelles, et correspond à la notion française
de Tiers Secteur. En dépit du flou qui entoure sa caractérisation
juridique, les ONG n'en constituent pas moins une catégorie
d'organisations bien réelle et de plus en plus populaire au sein des
représentations sociales que s'en font les citoyens. La perception des
ONG par l'opinion revêt elle-même un caractère stratégique pour les
ONG, tout particulièrement pour celles qui dépendent pour une part
importante des dons des particuliers. La communication et le
plaidoyer déployés par les grandes ONG auprès du grand
public5 visent à convaincre les particuliers de l'importance de leur
rôle et de leur capacité à changer la donne si elles en acquéraient
les moyens financiers.
Si les ONG se retrouvent en première ligne dans le traitement des
problématiques de changement climatique, il existe cependant
d'autres mouvements environnementaux locaux assez peu organisés,
structurés et coordonnés, même si ces mouvements rentrent de ce
fait assez difficilement dans la catégorie des organisations6 et sont
3. Sondage réalisé par Globescan pour le compte de la BBC entre fin 2005 et début 2006
auprès de 32 572 personnes dans 14 pays différents.
4. STCE nº 124 signée à Strasbourg le 24 avr. 1986 ratifiée par la France le 26 nov. 1999 et
entrée en vigueur le 1er mars 2000.
5. LEFEVRE S., « Le sale boulot et les bonnes causes », Politix, nº 79, 2007, p. 149.
6. Défini par A. DESREUMAUX (Théorie des organisations, éditions EMS, 2005) comme « tout à la
fois une entité créée pour conduire une action collective (un hôpital, une association, un parti
politique), son agencement (définition des tâches, répartition) et les processus pour produire à

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