Un mythe du droit administratif dans lesquelles il a - peu ou prou - repris les trois indices d'identification duguiste : fonctionnel, matériel et organique. Des crises du service public ? - Citant Roland Drago (1923-2009) (dans un compte rendu à la RDP daté de 1954), Serge Regourd (dans sa magistrale étude « le service public et la doctrine : plaidoyer dans le procès en cours » in RDP 1987 ; p. 5 et s.) ouvre son propos par le constat selon lequel parler de service public reviendrait à mener une « autopsie » tant les crises l'auraient conduit à la « mort ». En 1960, c'est Roger Latournerie (1894-1977) (EDCE 1960 ; p. 61) qui osait de la même manière interroger son « Lazare juridique : bulletin de santé de la notion de service public : agonie, convalescence ou jouvence ? » alors que parallèlement un André de Laubadère tentait de garder le cap duguiste en offrant ses « revalorisations récentes de la notion de service public » au numéro de novembre de l'AJDA 1961. Et, en remontant le temps, on peut constater dès les années 1930-1940 puis de manière explicite après la Seconde Guerre mondiale ce « déclin de la notion juridique de service public » selon la doctrine majoritaire1 en tout cas. Pourquoi et comment ces déclins ou crises ? Tout simplement parce que la doctrine va se rendre compte que la matrice sur laquelle reposait l'équation duguiste selon laquelle « service public » égale « droit administratif » et donc « personne publique » et « moyens exorbitants de puissance publique » ne fonctionnait pas sinon n'avait jamais vraiment fonctionné tant les exceptions se multipliaient. Mentionnons ainsi les crises dites de l'établissement public qui devint à double visage (cf. observations de Laubadère sous TC, 14 novembre 1960, Société coopérative agricole de stockage de la région d'Ablis c. Office national interprofessionnel des céréales in AJDA ; 1961 ; p. 89 et s.) ou à visage inversé (cf. TC, 1. C'est le titre même d'une chronique de Georges Morange au Recueil Dalloz ; 1947 ; p. 12 et s. 163