Un mythe du contentieux administratif une force en ce que le juge administratif connaît toutes les spécificités de l'Administration en interne et que la proximité géographique des conseillers administratifs et de juridiction permet une appréhension globale du phénomène administratif. Le fait - concrètement - qu'un juge administratif ait été au préalable un administrateur ou ait pu l'être apporte manifestement une clef de compréhension importante ; un sens inné de l'intérêt général et des prérogatives de puissance publique. Le fait que se croisent en une institution duale des conseillers administrateurs et des conseillers juges du contentieux est une richesse évidente comme l'est toute existence dualiste complémentaire et non antagoniste à l'instar des deux chambres du Parlement français ; des deux modalités de responsabilité : contractuelle et extracontractuelle ; de la distinction personne/chose... tout cela est à l'image de la vision dualiste qui ne voit le relief que parce qu'elle combine deux yeux/deux visions complémentaires et non antagonistes comme peut l'être quant à lui le dualisme juridictionnel. C'est d'ailleurs là le sens même des termes de l'institution « Conseil d'État » qui incarne par sa nomination même l'existence de ce double conseil : administratif et contentieux. Et c'est en ce sens - en Méditerranée - que l'on a vu en 1998 un pays comme l'Algérie décider non seulement de maintenir une Juridiction administrative spéciale « à la française » mais encore en dotant celle-ci d'une dualité fonctionnelle : de conseil et de juridiction à l'instar du premier modèle français de Justice administrative... (qui n'a rien à voir avec la Juridiction unitaire postcoloniale de 1963). Du « modèle » français fêlé par la décision Procola ? - Pourtant, cette force réelle et manifeste du premier modèle juridictionnel français est aussi sa plus grande faiblesse ainsi que peut l'être la consanguinité ici quasi institutionnalisée. En effet, même si les rapports entre les membres des sections administratives et juridictionnelle(s) ne sont pas aussi opaques qu'autrefois ; même si des normes comme le 251