Dix mythes du droit public des magistrats administratifs des tribunaux et des cours. Il y a là - fût-ce seulement formellement - un sérieux manquement à l'indépendance et à la sérénité desdits magistrats. Oser la séparation organique ? - Ce que nous prônons pour lutter contre le mythe ici dénoncé et la réalité d'un juge administratif qui ose administrer est simple : il faudrait conserver le Conseil d'État (avec son nom) comme activité administrative principale de conseil des pouvoirs publics et matérialiser - à ses côtés - mais de façon distincte (avec un autre bâtiment physique et un autre nom convenant à la fonction juridictionnelle) un véritable juge administratif suprême à l'instar de la Cour de cassation. Cela dit, pour conserver les bienfaits de la « culture administrative » énoncée et rappelée supra, il suffirait d'imposer que les magistrats administratifs de cette nouvelle Cour aient l'obligation d'avoir été administrateurs dans de grands corps de l'État et notamment au Conseil d'État conservé. Ce serait alors un moyen de continuer cette spécificité française opportune et une formation exceptionnelle pour saisir les sens et l'essence de l'intérêt général. En revanche, une fois nommés magistrats de la nouvelle Cour suprême, aucun lien ne devrait être permis entre ces juges indépendants et les administrations actives ou consultatives. Repenser la juridiction administrative dans son ensemble. - Par ailleurs, il ne s'agit pas de stigmatiser ici le seul Conseil d'État. Si la juridiction administrative évolue dans le sens espéré, il faudra aussi que les tribunaux et les cours en tirent des conséquences. Il pourrait ainsi être l'occasion de modifier de très nombreuses juridictions administratives spécialisées à l'instar des juridictions académiques qui sont des administrations se transformant en juges sous certaines conditions et ayant - elles aussi - à assumer des cumuls malsains tant pour elles que pour les administrés/justiciables (on se permettra à ce sujet de renvoyer à : « Progression de la répression disciplinaire du plagiat de la recherche ; un plaidoyer 260