L'impôt sans le citoyen ? enraciné dans le développement industriel. Il faudrait d'ores et déjà en reconsidérer le bien-fondé et la pertinence dans un monde irrigué par le digital. Ainsi, hormis la nécessité de dégager des règles pour endiguer l'évasion fiscale, comme celles proposées ou à venir, par l'OCDE ou l'Union européenne, et dont le bien-fondé, on l'a dit, n'est pas contestable, il est crucial de s'interroger également sur l'impôt du e XXI siècle, et ce hors de cadres de pensée propres au contexte du XIXe et du XXe siècle. C'est du futur de la fiscalité dont il faut se préoccuper et en premier lieu de la place qui doit être la sienne dans le système institutionnel. D'autant plus que tout aujourd'hui semble indiquer que le passage vers une société sans État ou à État minimum fait partie des futurs possibles. L'univers des internautes est un univers du marché qui se passe volontiers du politique et dans lequel l'évasion fiscale internationale est la conséquence logique d'un modèle économique qui s'auto-construit en l'absence d'un cadre juridique et administratif qui lui serait adapté. Au final une société nouvelle s'auto-institue qui porte en germe une civilisation dans laquelle l'État n'a pas nécessairement sa place. Il est vrai qu'il est encore difficile de percevoir nettement les conséquences de ces évolutions qui se fondent imperceptiblement dans les méandres d'une intelligence artificielle dont les producteurs sont disséminés sur la planète. Cette direction est amplifiée par un modèle économique qui se construit au dehors 170