Avant-propos effets, lorsqu'ils se font sentir, ne correspondent souvent plus à une situation qui a déjà changé. La cause tient à ce qu'elles sont trop souvent le fruit d'une volonté malhabile de mettre l'impôt en adéquation avec un environnement mobile et complexe, sans que celui-ci ait été suffisamment analysé et conceptualisé. C'est pourquoi il semble crucial aujourd'hui d'œuvrer à la construction d'une conception positive de la fiscalité et de réduire l'écart entre la fiscalité et son environnement économique, politique et social. Il ne s'agit pas de proposer la énième suppression, modification ou création de tel ou tel prélèvement mais de s'arrêter sur le sens de l'impôt et de la justice fiscale et sur ce qui fait que l'on consent ou non à s'en acquitter. Estimer qu'une telle approche est inutile car loin des réalités concrètes serait assurément une conclusion hâtive. Les contextes comme les institutions ont toujours besoin d'être rendus intelligibles et par conséquent interprétés. Les faits ne restent jamais « bruts », ils sont toujours perçus et analysés à travers un cadre conceptuel plus ou moins consciemment identifié. La fiscalité ne saurait échapper à ce processus qui conjugue le besoin de comprendre et d'expliquer avec le souci d'agir. Il convient de résister aux pressions d'un environnement général qui fait prédominer une approche technicienne ou/et par trop idéologique, de l'impôt. Il faut le dire avec force : dans la société d'aujourd'hui, conceptualiser, penser les systèmes fiscaux s'avère plus que jamais hautement opérationnel. 9