Chapitre I UN RENOUVELLEMENT LABORIEUX DE L'ESPRIT DU DROIT AU DÉBUT DU XIXe SIÈCLE 647. Lorsque le droit de la faillite se trouve cristallisé dans un code pour la première fois, il ne parvient pas à s'imposer face au monde des affaires. Le privilège absolu accordé à la répression que l'on pensait salutaire pour le commerce démontre son insuffisance (Section I). Cet échec a néanmoins le mérite de donner naissance à une réflexion nouvelle sur la défaillance commerciale. L'apport théorique des dysfonctionnements du droit est d'une richesse exceptionnelle. Il permet de bouleverser les conceptions anciennes de la faillite et inspire la rénovation de son carcan légal (Section II). La stigmatisation du failli nuit à l'efficacité du droit. Malgré tout, la recherche d'effectivité se heurte à la volonté de maintenir la toute-puissance de la vindicte publique. SECTION I L'INDISPENSABLE REMISE EN CAUSE DE LA RÉPRESSION 648. Après les dérives révolutionnaires, les hommes désirent unanimement la stabilité et la protection. Ils appellent de leurs vœux une réaction en ce sens de l'Empereur Napoléon. Le Code de commerce de 1807 est conçu afin de restaurer l'ordre et la morale dans le commerce tout en assurant la suppression des faillites et l'humiliation des faillis. Dès après sa promulgation, le droit applicable aux défaillances commerciales est un échec. La primauté accordée à la répression se montre très vite contraire aux intérêts du monde des affaires. Si les critiques sont nombreuses, elles permettent au moins de faire naître une réflexion nouvelle sur les échecs commerciaux. 649. La trop grande sévérité avec laquelle sont traités les commerçants, victimes de naufrages commerciaux, ainsi que l'ignorance des impératifs économiques qui dirigent le commerce paralysent totalement son application (§ 1). À la suite de cet échec, la pertinence d'une trop grande sévérité est remise en cause pour la première fois. Jusque-là, elle semblait le seul moyen de gérer efficacement la faillite (§ 2).