364 L'OFFICE DES PARTIES DANS LE PROCÈS ADMINISTRATIF technicité croissante des litiges. En réalité, la question de la forme d'expression à privilégier met en lumière l'étroite articulation qu'il convient de rechercher entre l'écrit et l'oral. Cette remarque semble d'autant plus à propos au sujet des procédures d'urgence, dont la raison d'être est l'adaptation du temps de la discussion aux contraintes d'un temps mécaniquement concentré. La faculté des parties de prendre position sur les éléments du dossier est notamment préservée par un recours à l'oralité. L'analyse du temps de la contradiction est une nouvelle occasion de constater l'inadéquation de l'opposition entre des procédures dites inquisitoire et accusatoire, des procédures écrite et orale, et, au fond, entre les procès administratif et civil. Dans le cadre d'une coopération entre le juge et les parties, l'organisation temporelle d'un procès répond à une même recherche d'effectivité des facultés des parties de prendre connaissance et de prendre position sur les éléments du dossier. Pour autant, l'encadrement de ces facultés ne peut répondre aux exigences d'un débat loyal que si l'ensemble des éléments du dossier est soumis à la discussion contradictoire. Il est donc nécessaire de compléter l'examen de la dimension temporelle de la contradiction par l'examen de sa dimension substantielle, afin d'identifier les éléments du dossier dont les parties peuvent ou doivent connaître et discuter. 978-2-275-07312-5__DOCFILE__corpus.indd 364 05/05/2020 09:07:22