La mondialisation : où en sommes--nous ? 32 de transformer leur chaîne de production afin de fabriquer le matériel nécessaire. Devant cette situation de crise inédite, plusieurs voix se sont élevées pour démondialiser le commerce international. La dépendance de nombreux pays à de l'équipement essentiel en matière de santé publique a favorisé la montée du sentiment protectionniste. Avant la crise, la Chine produisait 60 % des antibiotiques, des sédatifs, de l'ibuprofène et du paracétamol. Pour plusieurs chefs d'État, la dépendance envers la Chine est simplement trop grande. Aux États--Unis, cette situation a donné un nouveau coup d'accélérateur à la politique de l'America First. La situation est similaire en France où le président Macron investit massivement afin de rapatrier dans le pays la production de matériel stratégique. Des milliards d'euros ont déjà été mobilisés pour amorcer la production de masques et de respirateurs en France. La France a aussi procédé au rapatriement de la fabrication du Doliprane. La tendance qui se dessine est claire : les gouvernements insisteront dans l'avenir pour être moins dépendants des importations dans les secteurs pharmaceutique et médical par exemple. Cette crise accélère la démondialisation commerciale et financière. Elle a aussi eu comme conséquence d'endetter davantage les pays développés. En effet, la dette publique des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est passée de 105 % du PIB en 2019 à plus de 130 % en 2021.