Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 15

Noureddine Bensouda
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C'est à ces conditions, et à ces conditions seulement, que nous pourrons
prétendre à la réussite de ce chantier stratégique.
Mesdames et Messieurs,
Il faut reconnaître que notre système de santé est jeune. Il n'a réellement vu le
jour qu'en avril 1959 avec la première conférence nationale sur la santé organisée
sous la présidence effective de feu Sa Majesté Mohamed V.
En tenant compte de ce fait, l'état actuel de notre système de santé fera alors
certainement bonne figure à l'aune de son âge et des évolutions enregistrées jusqu'ici.
En effet et à titre d'exemple, le taux de couverture médicale a connu une nette
progression, passant de 16 % avant l'entrée en vigueur de l'Assurance maladie
obligatoire en 2005, à environ 68 % actuellement. Nous la verrons certainement
se généraliser, sous l'impulsion Royale, dans les quelques années à venir.
Ces dernières années, la progression du taux de couverture médicale s'est accompagnée
d'une évolution des taux de prise en charge des frais médicaux, qui peuvent
aujourd'hui atteindre 100 % dans le cas des affections de longue durée (ALD) et
des affections lourdes et coûteuses (ALC).
De même, la mortalité maternelle a drastiquement baissé, passant d'un ratio
de 228 décès pour 100 000 naissances vivantes durant la période 1992-1997 à un
ratio de 72,6 décès pour la période 2015-2016.
D'un autre côté, le Registre social unifié (RSU) que le Maroc s'apprête à mettre
en place devra permettre un meilleur ciblage des bénéficiaires des programmes
sociaux et notamment ceux afférents à la couverture médicale.
À cet effet, Sa Majesté le Roi, que Dieu l'assiste, n'a pas manqué de rappeler,
dans son dernier discours du Trône, la nécessité d'opérationnaliser le Registre social
unifié (RSU) qui est une condition sine qua non de la réussite d'une réforme en
profondeur de nos programmes sociaux.
Au- delà même de la problématique du financement, la réussite de la réforme
de ces programmes sociaux est également tributaire de l'approche et de la méthodologie
adoptées, mais aussi et surtout du système de gouvernance mis en place.
Bien évidemment, la recherche- développement, l'expérimentation et le travail de
laboratoire demeurent indispensables pour mieux appréhender la réalité du terrain.
Ils constituent même les clés de réussite de toute réforme dans ce sens.
En tout état de cause, les statistiques et les faits qui corroborent cette tendance
d'évolution positive dans le domaine de la santé sont multiples.
Certes, le système de santé marocain connaît des évolutions indéniables, mais il
reste perfectible et il le restera toujours à l'instar de tout autre système ou secteur
qui touche la société de près.

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