Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 22

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La crise du Covid-19
à l'accroissement de la fracture sociale, à l'évasion fiscale internationale, etc. Tout
cela coûte et coûtera très cher.
Autrement dit, cela suppose de trouver des financements alternatifs ou complémentaires,
notamment du côté d'un secteur privé qui par ailleurs ne peut faire
abstraction de l'intérêt qu'il a à ce que le secteur public développe une politique
d'investissements.
Il faut aussi souligner que les 70 dernières années ont vu s'imposer successivement
trois mystiques qui se côtoient actuellement et dont il nous faut sortir pour
aborder et identifier clairement la crise à laquelle nous avons affaire : de la fin de
la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la fin des années 1970, ce fut la mystique
de l'État régulateur de l'économie et de la société ; puis, avec l'entrée dans la crise
économique du milieu des années 1970, une mystique du marché a supplanté la
première et placé les finances publiques au cœur de toutes les critiques ; enfin, à
partir des années 1980, une troisième mystique est apparue, une mystique gestionnaire.
Il s'agit d'une croyance irraisonnée dans les vertus de l'application au secteur
public de techniques de gestion hypersophistiquées empruntées au management
des entreprises. Cette attitude excessive a parfois fait perdre de vue, au nom de
l'équilibre budgétaire et de la réduction des dépenses publiques, un objectif qui
devrait être considéré comme essentiel, on veut dire la qualité de vie des citoyens
grâce à un bon fonctionnement des services publics.
Alors, comment répondre aux enjeux très compliqués auxquels doivent
maintenant faire face les finances publiques, plus précisément ceux qui en ont
la responsabilité ? C'est avec l'économie, le sanitaire, le social, le politique, voire
même l'éthique, la valeur de la vie, que nous devons je dirais, de façon triviale,
jongler.
En définitive, pour s'appuyer sur les finances publiques pour esquisser des
solutions aux crises, il faut d'abord les comprendre et se débarrasser des préjugés,
des prêts- à-porter théoriques. Elles sont parcourues par trop de fausses certitudes
alors que l'épistémologie a depuis longtemps identifié un principe d'incertitude
et un principe de falsifiabilité, certes pour les sciences humaines, mais également
pour les sciences dites exactes. Il faut se le rappeler et développer un mode de
pensée, une méthode, permettant d'assumer les risques majeurs, de les évaluer, de
les prévoir et de les gérer au- delà des représentations imaginaires, des idéologies
qui ne sont que des hallucinations.
Aujourd'hui, nous sommes face à un système à multiples acteurs et à multirisques.
Or, si nous constatons souvent les effets en chaîne de tel ou tel événement,
nous n'en tirons pas les conséquences pratiques. Nous n'utilisons pas pour autant
une approche, une méthode systémique, une méthode qui permet de penser global
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