Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 24

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La crise du Covid-19
Mais il est encore une autre question qui doit être posée, une question à laquelle
il faudra impérativement répondre : comment l'État va- t-il faire pour financer les
déficits exceptionnels engendrés par la crise sanitaire et rembourser les prêts qui
lui ont été accordés ? L'emprunt pèsera nécessairement lourd sur les politiques
publiques futures. Le recours à toute augmentation ou création d'impôt n'est pas
à exclure si la croissance n'est pas suffisante. Quoi qu'il en soit, l'augmentation
des prélèvements obligatoires, voire la création de nouveaux impôts, semble à
terme inévitable.
Autrement dit, le temps est venu de redonner un sens à l'impôt qui soit en
phase avec la société contemporaine. En effet, l'État ne pourra pas continuer
à emprunter sur le long terme et à chaque catastrophe. Il ne saurait agir sans
ressources définitives et l'épineux problème de l'impôt devrait inévitablement
resurgir. Par ailleurs, les évolutions des besoins des populations et des moyens
nécessaires pour faire face à des cataclysmes tels que celui que nous vivons justifient
l'urgence qu'il y a à s'interroger tout particulièrement sur les sources de financement
des dépenses de santé.
À cet égard et bien que dans la période actuelle le recours à l'impôt ne soit
pas envisageable si l'on souhaite soutenir l'offre et la demande, il est cependant
inévitable que la question fiscale se posera une fois la situation stabilisée.
Il faut souligner que l'esprit du temps actuel est marqué par le besoin d'organiser
la solidarité au sein de nos sociétés. Cela devrait nous inciter à abandonner une
vision marchande de la fiscalité qui considère l'impôt comme le prix d'un service.
Au contribuable qui se pense de plus en plus comme un client des institutions, un
autre plus solidaire de ses semblables et soucieux de l'intérêt général et de l'avenir
de notre monde devrait se substituer. La question sanitaire devrait plus peut- être
que toute autre nous inciter à aller dans ce sens. Mais cette question en appelle
immédiatement une autre : comment répartir équitablement et efficacement la
charge entre contribuables, entre entreprises et particuliers ou encore entre actifs
et inactifs ? Les réponses à toutes ces questions ne sont, évidemment, pas neutres.
Finalement, à travers notre sujet d'aujourd'hui, ce sont des bases de la création
d'un nouvel État- Providence dont nous allons débattre. Nous avons besoin,
et c'est urgent, de trouver un nouvel équilibre social car ce ne sont pas que des
personnes physiques ou des entreprises qui sont fragilisées par le Covid-19, mais
le monde dans lequel nous vivons maintenant. En fait, les sociétés auxquelles nous
appartenons, les institutions que nous avons bâties au fil du temps sont d'une très
grande fragilité.
Toutefois il ne faut pas oublier que nous avons à notre disposition des outils
technologiques qui devraient nous permettre de faire face efficacement aux défis

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