Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 28

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Rapport introductif
et se cogna la tête non protégée par un casque au sol. Emmené à l'hôpital par
l'ambulance, les médecins vont diagnostiquer une grave lésion cérébrale suite à
plusieurs fractures au crâne, et vont l'envoyer à un centre de traumatologie à 65 km
du lieu de l'hôpital. Le scanner va confirmer un hématome. Le jeune va être opéré.
Le chirurgien a retiré une partie de son crâne pour relâcher la pression et a retiré
un caillot de sang. Cinq heures plus tard le patient a été branché au respirateur
et a été transporté à l'unité des soins intensifs où il était resté vingt et un jours.
Trente- neuf jours après l'accident, il était suffisamment remis pour pouvoir sortir.
Ce qu'il y a de remarquable dans cette histoire n'est pas ce qu'elle raconte du
pouvoir de la médecine moderne pour réparer un corps délabré. Ce qui est remarquable
c'est que l'épisode n'a pas eu lieu dans un pays appartenant à l'Organisation
de coopération et de développement économiques (OCDE), où les dépenses de
santé annuelles sont en moyenne de 4 000 dollars par personne, mais en Thaïlande,
un pays qui dépense 136 dollars par personne, soit 3,7 % de son produit intérieur
brut (PIB). Le patient n'appartenait pas à l'élite souveraine, le type de personnes
qui ont tendance à recevoir de bons traitements où qu'elles habitent. Le jeune
était un simple ouvrier, ne gagnant que 5 dollars par jour.
Cette histoire nous renvoie directement à la magie du financement du système
de santé quand ce financement est bien pensé et bien mis en place, ce qui représente
le sujet de cette conférence.
Le financement de la santé correspond à trois domaines principaux :
1. Collecter suffisamment d'argent pour la santé ;
2. Supprimer les barrières financières à l'accès et réduire les risques financiers liés
à la maladie ;
3. Faire un meilleur usage des ressources disponibles.
La dépense annuelle mondiale en matière de santé est d'environ 5,3 milliards
de dollars. Une dépense qui aurait augmenté considérablement avec la pandémie
du Covid-19. Avec le poids des maladies transmissibles, qui reste obstinément
élevé dans certaines parties du monde, et la prédominance de maladies non
transmissibles - maladies cardiaques, cancers et pathologies chroniques telles que
l'obésité - augmentant partout, les dépenses de santé ne peuvent que continuer
à croître. Cette tendance ne peut que s'exacerber par l'arrivée de médicaments
et de procédures plus sophistiqués qui sont développés pour traiter les maladies.
Il semblerait pourtant logique que les pays riches soient capables de fournir des
services de santé plus accessibles. En effet, les pays les plus proches de réaliser une
couverture universelle ont généralement plus d'argent à dépenser en matière de
santé. Par exemple, les pays de l'OCDE ne représentent que 18 % de la population
mondiale, mais représentent 86 % des dépenses de santé du monde. Peu de pays
de l'OCDE dépensent moins de 2 900 dollars par personne et par an.

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