Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 59

Youssef El Fakir
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dans son cabinet, dans sa clinique ou dans son hôpital, cela suppose qu'on est en
parfaite connaissance du dossier clinique du patient ; c'est important : c'est 50 %
du traitement. Quand on dispose de l'historique du patient et éventuellement de
celui de sa famille, c'est encore 20 % du traitement ; et puis lorsqu'on est à jour
des connaissances scientifiques et des recommandations internationales on est en
mesure de fournir une prise en charge thérapeutique personnalisée.
Ceci va permettre d'écourter le temps du diagnostic et une meilleure approche
diagnostique. Elle évitera la demande ou la répétition d'examens complémentaires
souvent onéreux, non nécessaires et qui sont budgétivores. Et puis elle va éviter
ce qu'on appelle le tourisme médical.
On assurera donc au patient par l'intelligence artificielle un traitement de
qualité dans des délais raisonnables.
On évoquera probablement une prochaine fois la télémédecine, la télé expertise.
Ce qui a été fait pendant le Covid est à applaudir mais n'est pas à reproduire
pour la simple raison que les gens ont confondu téléconsultation et téléconseil.
Le législateur ne définit pas le téléconseil comme étant une partie de la médecine,
que ce soit au Maroc ou que ce soit en France. Le téléconseil n'existe pas
dans le cadre des décrets d'application et des lois qui traitent de la télémédecine.
La téléconsultation, oui.
Il va falloir au Maroc, dans tous les cas, plaider d'abord pour la télé- expertise.
Une étude réalisée par l'ONDH en 2016 a révélé que sur 100 consultants, 93 %
ont besoin d'un traitement et d'une consultation et seulement 7 % ont besoin
d'une hospitalisation. Chez les 93 %, nombre d'entre eux avaient besoin d'un
avis supplémentaire et ce sont ces patients- là qui se déplacent et qui accusent un
retard de diagnostic et un retard de traitement. Avec la télé- expertise, on va pouvoir
donner, par le digital, un avis d'expert à distance.
Donc, l'impact social économique est fondamental et aura comme conséquence
une réduction des dépenses et un gain pour les gestionnaires des assurances
maladies.
À l'échelle des collectivités et sous réserve de l'établissement d'une base de
données « Big Data » qui doit être nationale, régionale, l'intelligence artificielle
permettra de mieux cibler les politiques de santé en fonction des besoins des
régions pour une meilleure équité.
Rappelant que les maladies non transmissibles représentent 78 % des décès au
Maroc, 50 % des dépenses de l'ANAM et impliquent des dépenses pour l'État
marocain et les ménages de 60 milliards de dirhams.
Les pays à revenu élevé consacrent généralement entre 2 à 3 % de leur budget
annuel de santé au traitement des maladies rénales chroniques au stade terminal,
alors que ces patients- là ne représentent que 0,03 % de la population.
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