Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 69

Benjamin Ferras
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délocalisables, c'est opter pour une stratégie d'exportations à forte valeur ajoutée
mais dans un contexte très compétitif et où règne une forte concurrence (comme
l'illustre le champ de l'industrie pharmaceutique). La dépense en santé n'existe
pas uniquement pour et par elle- même. Elle a des effets puissants sur l'économie
nationale mais aussi sur la stratégie d'un pays dans le cadre de la division internationale
du travail.
À la seule approche de l'efficacité budgétaire et financière, succède logiquement
l'approche d'une efficacité en termes économiques plus généraux. Mais aussi, logiquement,
s'impose une approche de l'efficacité de la dépense de santé en termes
de bien- être et de gains en bien être. À court, moyen et long termes.
Mais ces angles d'analyse demeurent partiels. La mesure de l'efficacité peut
être assurée a posteriori et concerner tout ou partie d'un système sanitaire ou d'un
mode de prise en charge. Elle peut également être posée dès la mise en place d'une
action en déterminant les objectifs à atteindre. Si cette seconde approche est à
encourager, elle est des plus rares dans le champ sanitaire, dans lequel l'analyse
globale et holistique est souvent privilégiée.
De plus, la mesure de l'efficacité en santé peut être assurée de manière brute,
pour un acte de soins, un système ou un pays ou - de manière relative - en
comparant les différents actes, systèmes ou organisations nationales. L'approche
relative est souvent à privilégier. Elle n'est pas toujours prégnante dans le débat
public. Elle est des plus ardues car elle ne peut se résumer à une seule approche
mais doit combiner de nombreux paramètres.
L'analyse de l'efficacité peut également être assurée de manière sectorielle,
schématiquement selon deux approches : le type d'acteurs (professionnels de santé
salariés ou libéraux, médecine de ville et hôpital par exemple) ou la nature de
dépenses (consultations, produits de santé, autres services et biens médicaux par
exemple).
À côté de cette approche sectorielle, une approche très globale et générale
peut être développée, en comparant entre populations ou catégories, pays ou
territoires, des indicateurs- clefs tels que l'espérance de vie (brute, en bonne santé,
sans incapacité, appréciée à la naissance ou à différents âges) ou encore les décès
évitables (mesure des décès liés à des comportements à risque dont la perception
peut varier dans le temps ou dans l'espace) ou les décès selon leurs causes (comme
le souligne l'attention de plus en plus forte apportée aux décès liés à l'environnement
entendu ici au sens le plus large possible). Les organisations internationales
et, au premier chef, l'Organisation mondiale de la santé, cherchent à développer
ces mesures pluridimensionnelles de l'efficacité de l'action en santé au travers
d'indicateurs composites.

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