Hors collection - Financement de la santé et de l'éducation dans un monde en mutation - 98

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Financement du système éducatif : quelles innovations ?
pour nous ici présents, qui ne sommes pas profanes, nous sommes parfaitement
conscients que les enjeux de l'éducation vont bien au- delà, et que cette éducation,
qui détermine la qualité du capital humain d'une nation, détermine du même coup
ni plus ni moins que son émergence et sa croissance économique, et les exemples
ne manquent pas dans le monde.
Une année de scolarisation supplémentaire et c'est 10 % d'augmentation des
revenus d'une personne et surtout 1 % de PIB annuel de gagné si cette action est
généralisée.
Voilà pourquoi l'éducation est tout simplement le meilleur investissement
qu'une nation puisse réaliser, et les études ont clairement montré que le retour sur
investissement d'un dollar dans l'éducation est bien supérieur à celui d'un dollar
investit dans l'industrie, l'immobilier ou les finances.
C'est là tout le pouvoir que détient aujourd'hui le capital humain, fruit de
cette éducation.
Un capital humain qui évolue lui aussi, et qui oblige l'éducation à anticiper les
besoins de demain : les emplois pour lesquels nous formons actuellement seront
progressivement et inéluctablement remplacés par du travail à utilisation intensive
de connaissances, cette connaissance devenant une ressource économique clef. Si
notre système éducatif n'anticipe pas cette mutation, il y aura pénurie de cette
ressource et cela impactera lourdement nos perspectives économiques futures.
Comme le rapporte à juste titre Bill Gates : notre indicateur avancé de l'endroit
où nous serons dans 20 ans est l'état actuel de votre système d'éducation.
Mais le grand problème de l'éducation, c'est que c'est une « urgence silencieuse
». On ne meurt pas brusquement d'une absence de diplôme, mais un
capital humain insuffisamment qualifié mènera, peu à peu, de façon inéluctable,
toute une nation à son propre déclin.
La question qui se pose donc pour nous est la suivante : avec quel capital
humain pourrons- nous demain construire cette société de la connaissance sans
laquelle il n'y aura point de survie pour un pays dans l'échiquier mondial ?
L'heure n'étant plus à la langue de bois, je dirai que les réalités de notre capital
humain sont là : les chiffres des indicateurs sociaux édition 2018 du HCP faisaient
état d'une réalité préoccupante : plus du tiers de la population marocaine de plus
de 25 ans n'a pas dépassé le niveau du collège, seuls 8 % sont diplômés du supérieur
et surtout près d'un Marocain sur 4 n'a pas dépassé le niveau du primaire
(23,5 %). La durée moyenne de scolarisation des Marocains est estimée à 5 ans et
6 mois, c'est- à-dire moins que les 6 années du primaire, et moins que la majorité
des pays de la région MENA.
Aujourd'hui, fort heureusement avec le vote de la loi cadre 51-17, la durée de
scolarité obligatoire sera augmentée de 4 ans, soit un total de 9 à 10 ans en tout.
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