Hors collection - 150 ans de la faculté de droit de Bordeaux, quel héritage doctrinal ? - 100

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L'acte et le fait juridiques chez Bonnecase
des sources formelles du Droit37
quée. On a mis en évidence les défauts de sa méthode historique38
finalité de sa présentation caricaturale de l'École de l'exégèse39
rétrospective issue d'une histoire bâtie par ceux qui, au début du xxe
voulu s'imposer à leurs prestigieux aînés »40
. Or, l'œuvre historique de Bonnecase a été critiainsi
que la
: une « illusion
siècle, ont
forme d'injustice à l'endroit de son maître, « ce torrent, ce gave d'idées »42
« analyste pénétrant de nombre de notions techniques »43
ses qualités, aurait été tenu à distance par certains de ses contemporains44
.
À l'examen, il apparaît d'ailleurs que le Supplément comporte les mêmes défauts
que ceux signalés dans l'œuvre historique de Bonnecase45
. D'abord, l'ouvrage est
rempli de citations qui occupent parfois des pages entières. Certes, elles permettent
de « prendre contact » avec nombre d'auteurs46
et d'éviter de déformer leur propos
sur les points précisément rapportés, mais elles ont aussi tendance à remplacer
les explications et ne sont jamais que des morceaux choisis. Ensuite, les sources
convoquées ne suffisent pas toujours à placer la discussion à un haut degré de
généralité comme le fait souvent Bonnecase. Il lui arrive de faire parler certains
auteurs, souvent les mêmes, au nom de tous les civilistes ou de tous les publicistes,
ou au nom de toute une école. Bonnecase, en outre, pratique souvent l'économie
de moyens. Certains développements se trouvent reproduits au mot près dans ses
37. Le tournant décrit par Bonnecase figure dans les ouvrages d'introduction au droit tantôt pour
illustrer l'évolution de la conception du droit et de son interprétation (R. Cabrillac, Introduction générale
au droit, Dalloz, Cours, 2017, n° 55 ; F. Terré et N. Molfessis, Introduction générale au droit, Dalloz,
Précis, 2020, n° 613 ; J.-L. Aubert et E. Savaux, Introduction au droit et thèmes fondamentaux du droit civil,
Sirey, Université, 2020, n° 129 ; Ph. Malaurie et P. Morvan, Introduction au droit, LGDJ, 6e
éd., 2016,
n° 134) tantôt pour évoquer le rôle de la doctrine et de la recherche en droit : F. Terré et N. Molfessis,
Introduction générale au droit, Dalloz, Précis, 2020, n° 513 ; J.-L. Aubert et E. Savaux, Introduction au
droit et thèmes fondamentaux du droit civil, Sirey, Université, 2020, n° 76.
38. N. Hakim, op. cit., loc. cit.
39. V. Ph. Remy, « Éloge de l'Exégèse », RRJ 1982-2, n. VII-13, p. 254.
40. Ch. Jamin, op. cit., loc. cit.
41. En ce sens, à propos du passage de l'École de l'exégèse à l'École scientifique : L. Guerlain,
« Observations sous Flexible droit. Pour une sociologie sans rigueur (1969) de Jean Carbonnier », in Les
grands discours de la culture juridique, 2e
éd., Dalloz, 2020, p. 993.
42. J. Carbonnier, « La tutelle », in Essais sur les lois, Defrénois, 1979, p. 21.
43. J. Carbonnier, Droit civil, t. 1, PUF, 2004, p. 293.
44. Ibid.
45. V. N. Hakim, op. cit., loc. cit.
46. G. Legrand, « Julien Bonnecase, La notion de droit en France au dix- neuvième siècle », Revue
néo- scolastique de philosophie n° 92, 1921, pp. 435-437, qui relève la place des citations sans en critiquer
l'usage.
. Par ailleurs, on ne peut pas totalement
. Celui- ci a même pu vouloir réparer une
qui, en dépit de toutes
, cet
exclure que sa notoriété soit due, pour partie, à la diffusion de ses idées par son
élève le plus illustre, Jean Carbonnier41
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